lundi 9 novembre 2009

Chute du Mur de Berlin; le 9 novembre 1989 : Une défaite politique majeure de la formoisie (1)

Quand, deux jours plus tard, le milliardaire Antoine Riboud prête son jet privé au violoncelliste virtuose cachetois Rostropovitch, les deux complices se sont pas dupes :

Au petit matin du 11, il appelle son vieil ami le capitaine d'industrie Antoine Riboud, président de Danone, qui avait tant soutenu les initiatives du violoncelliste, notamment au Festival d'Évian qu'ils avaient créé : qu'il fasse, lui dit-il, préparer son avion privé. Riboud lui signale qu'il a tout de même besoin de connaître la destination, ne serait-ce que pour demander l'autorisation d'atterrir. Slava lui répond : «Nous partons pour Berlin.» Et voici deux hommes et un violoncelle envolés pour ce qui n'était pas encore redevenu la capitale allemande. Une fois arrivés, ils montent dans un taxi, mais pour aller où ? Le mur de Berlin est très étendu ! Ils optent pour Check Point Charlie, le point de passage symbolique de l'Est à l'Ouest. Rostropovitch et Riboud descendent de voiture, le musicien sort son violoncelle de l'étui et se rend compte qu'il a oublié un détail : il n'a pas de chaise. Riboud ne se laisse pas perturber par si peu : il entre dans une guérite de gardiens et emprunte le siège de l'un d'eux, récalcitrant au début, puis dubitatif, et enfin résigné. Rostro s'assoit devant le Mur et se met à jouer Bach, que cet homme profondément spirituel avait toujours associé à Dieu. (Le Figaro Christian Merlin 09/11/2009 )

Ils vont fêter la victoire de la classe capitaliste.

La victoire de la principale classe exploiteuse des 19° et 20° siècle sur sa principale classe ennemie. Une victoire qui réjouit les classes exploiteuses secondaires alliées à la bourgeoisie : classe innovoise, classe « cachetoise », classe « gangsteroise », classe « égérioise » et toutes les autres.... Une victoire qui réjouit donc tous les Rostropovitch de la planète – cachetois corrompus de l'Ouest capitaliste et cachetois corruptibles de la geôle formoise stalinienne qui vont pouvoir participer au partage du butin colonialiste.

Tous les Riboud de la planète, tous les Rostropovitch de la planète sont des crapules. Des crapules dignes des crapulerie des crapules staliniennes. Le luxe de ces gens-là, les émissions carbone de ces gens-là sont la cause de la destruction de la planète Terre.


Mais les crapules staliniennes de l'Est ont – elles aussi – contribué à cette destruction. Et dans le combat entre les gangsters capitalistes et les gangsters formois, nous ne sommes pas partie prenante. Notre combat est celui des classes exploitées, celui des classes qui vivent actuellement avec moins de 600 euros par mois.

1° partie : DÉFAITE DE 1989, VICTOIRE DE 1927

Cette défaite de 1989, cette défaite de la classe formoise que vont fêter les gangsters exploiteurs Riboud et Rostropovitch est la clôture d'un cycle entamé en 1927.

En janvier 1922, le salaire d'un ingénieur russe atteint et dépasse celui d'un ouvrier. Le processus ne cessera plus jamais.

« Au ­cours de l'année 1922, il est clair que l’appareil du parti est en train de prendre la haute main sur l'ensemble de l'organisation, et, par elle, sur la vie du pays tout entier, de se substituer en somme au parti, comme le parti s'était substitué aux soviets. Cela est clair dans l'évolution des commissions de contrôle, qui deviennent un appendice de la bureaucratie qu'elles avaient pour mission de combattre. » (Pierre Broué Le parti bolchévik La montée de l'appareil après le X° Congrès.On peut télécharger le livre entier sur Marxists.org Toutes les citations proviennent de l'ouvrage)


Si c'est en 1922, en janvier, qu'on peut considérer être la date du début du Thermidor contre-révolutionnaire formois, c'est en 1927 que la victoire est acquise par la nouvelle classe exploiteuse. Le 1927 stalinien est l'équivalent du 1794 de la bourgeoisie. La défaite du processus de révolution égalitariste.

« C'est dans cette ambiance que Staline va redemander au comité central qui siège du 21 au 23 octobre l'exclusion de Trotsky et Zinoviev. Le récit de ces scènes de sauvagerie a été fait maintes fois : Trotsky à la tribune, protégé par ses amis, injurié, menacé - on lui lancera des livres, des encriers, un verre - martèle ses mots, méprisant : « Le caractère fondamental de notre actuelle direction est sa croyance dans l'omnipotence des méthodes de violence - même à l'égard de son propre parti. [...] Vos livres, on ne peut plus les lire, mais ils peuvent encore servir à assommer les gens »1. Il dit que Staline veut maintenant tracer entre l'opposition et le parti un « trait de sang », prédit les massacres et l'épuration, conclut : « Vous pouvez nous exclure. Vous ne nous empêcherez pas de vaincre ». Staline, aussi calme que Trotsky dans cette assemblée de démons déchaînés, répond à Zinoviev, qui a évoqué le testament de Lénine et le post-scriptum sur sa brutalité : « Oui, je suis brutal, camarades, avec ceux qui travaillent brutalement et déloyalement à ruiner et scinder le parti. Je ne l'ai jamais caché »2. Pour lui, l'opposition, l'affaire de l'imprimerie le démontre, a été épaulée « contre son gré et contre sa volonté par les éléments anti-soviétiques ». Elle s'engage dans la voie de la scission. Il faut la frapper : Zinoviev et Trotsky sont exclus du comité central, dompté. »


Les gangsters politiques de la formoisie que sont les staliniens vont se déchainer lors de l'anniversaire du 7 novembre 1917. C'est le 7 novembre 1927 que les masques tombent définitivement et que l'école de la violence stalinienne montrait son visage hideux sur la scène politique. Une école de la violence politique dont, au 21° siècle, un des élèves appliqués – l'élu émule PCF-Montivillers Aurélien Lecacheur - arrachait, en mimant des menaces physiques additionnelles, les affiches égalitaristes de Julie Amadis –.


« La manifestation du 7 sera bien préparée des deux côtés : à ce jeu, pourtant, les oppositionnels, poignée courageuse de lutteurs dans la masse indifférente, sont battus d'avance. On a peu de détails sur l'échec de la manifestation de l'opposition à Kharkov, où Racovski conduit les hommes dans la rue. A Léningrad, ils parviennent avec leurs pancartes jusqu’à la tribune officielle, mais sont adroitement déviés ensuite par le service d'ordre qui les isole de la foule et retiendra Zinoviev et Radek jusqu'à ce que chacun soit rentré chez soi. Il y aura quelques accrochages entre la milice et plusieurs centaines de manifestants conduits par Bakaiev et Lachévitch, en uniforme. A Moscou, l'affaire sera plus sérieuse : les manifestants de l'opposition, dispersés par petits groupes dans la foule qui converge vers la place Rouge, déploient pancartes et banderoles, plus d'une centaine, selon l'estimation d'un renégat de l'opposition, immédiatement brisées ou déchirées par les activistes postés le long du parcours et qui encadrent ensuite les porteurs. Seuls les étudiants chinois parviendront à conserver les leurs jusqu'à la place Rouge. Aussitôt après, les groupes ainsi repérés sont dispersés, frappés, certains manifestants arrêtés. Un commando pénètre dans la maison des Soviets, ou Smilga a accroché au balcon de son appartement une banderole et les portraits de Lénine et Trotsky : les militants présents sont frappés. Les mêmes incidents éclatent à l'hôtel du Grand Paris où Préobrajenski, qui a dirigé la manifestation, est roué de coups. Trotsky, venu en voiture, tente de haranguer une colonne d'ouvriers place de la Révolution. Il est aussitôt encadré par les miliciens et conspué, un coup de feu claque, brisant les vitres de l'auto. Il doit renoncer. »


Et, tout au long du 20° siècle, les crapules staliniennes vont tout faire pour empêcher de nouvelles révolutions anticapitalistes. A commencer par le sabotage de la Révolution Chinoise à Shanghai en 1927. (Il faut lire Les Conquérants et la Condition Humaine de André Malraux, livre écrit avant qu'il ne se soit stalinisé puis devenu …. ministre gaulliste.).
Ce sabotage contre-révolutionnaire aura pour « nom de code » le « socialisme dans un seul pays ».

Il mènera au soutien objectif de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 en Allemagne. Ce sabotage utilisera à grande échelle le crime.
Crimes à l'intérieur de l'URSS, crimes à l'extérieur de l'URSS. Depuis les procès de Moscou jusqu'à assassinat en Espagne, jusqu'au meurtre de Léon Trotsky au Mexique.

Dès 1935, les signes avant-coureur montraient jusqu'où allait aller le crime stalinien, jusqu'où la classe formoise était prête à faire couler le sang :

« Jdanov succède à Kirov et Nikita Khrouchtchev, le 9 mars, est nommé premier secrétaire du parti à Moscou.

Il est difficile, a posteriori, de nier la préparation d'une répression quand on examine les mesures législatives adoptées dans la première moitié de l'année 1935 : un décret du 30 mars punit de cinq ans de prison le port ou la possession d'un couteau ou d'une arme blanche. Celui du 8 avril étend les pénalités de droit commun, peine de mort comprise, aux enfants à partir de douze ans. Celui du 9 juin punit de la peine de mort l'espionnage, le passage à l'étranger; les membres majeurs de la famille qui n'auraient pas dénoncé un crime sont considérés comme complices et passibles de deux à cinq ans de prison et de la confiscation de leurs biens. S'ils peuvent prouver qu'ils ignoraient l'intention du criminel, ils sont encore passibles de cinq ans de déportation. Ainsi s'établit la responsabilité familiale collective. »


En 1936, la barbarie stalinienne enlève son masque :

Le 19 août s'ouvre le « procès des Seize », le premier des«procès de Moscou ».

Le procès des Seize.

L'acte d'accusation est publié le même jour. C'est le procureur Vychinski qui le présente devant le tribunal militaire de la cour suprême de l'U.R.S.S., formé de trois juges militaires et présidé par Ulrich. Les seize accusés forment, au premier abord, un ensemble assez hétérogène. Il y a en effet parmi eux quatre des plus connus des représentants de la vieille garde, les anciens dirigeants de la « nouvelle opposition », Zinoviev, Kamenev, Evdokimov, Bakaiev. déjà plusieurs fois condamnés, dont une fois pour complicité dans l'assassinat de Kirov; on peut rattacher à leur groupe les personnalités moins connues des vieux responsables que sont Pickel, ancien secrétaire de Zinoviev, et Reingold, ancien collaborateur de Sokolnikov aux finances, tous deux, comme les précédents, anciens membres de l'opposition unifiée. Les anciens trotskystes de l'opposition de 1923, de l'opposition unifiée et de l'opposition de gauche constituent un deuxième groupe :

Ivan Nikititch Smirnov et Serge Mratchkovski, anciens dirigeants de l'opposition, ont renoncé à la lutte en 1928-29. Dreitser, officier de l'armée rouge, proche collaborateur de Trotsky qu'il a soutenu pendant la lutte de 1926-1927, Ter Vaganian, écrivain et journaliste de la jeune génération, ont également capitulé à cette époque. Un haut fonctionnaire, Goltsmann, a rendu visite à Trotsky pendant sa déportation, mais, s'il a sympathisé avec l'opposition il n'en a pas été membre. Le dernier groupe enfin est formé d'inconnus chez qui l'interrogatoire révèlera un passé ténébreux : ce sont Olberg, Berman-Iourine, Fritz David, Moïse et Nathan Lourié. Tous ces hommes annoncent qu'ils plaideront coupables et refusent l'assistance d'avocats.

La thèse de l'accusation affirme qu'à la fin de 1932 Smirnov, Mratchkovski et Ter Vaganian, « ex-trotskystes réintégrés », ont constitué avec Zinoviev et Kamenev un « centre » afin de préparer et d'exécuter des attentats terroristes contre les dirigeants du parti et du pays. Trotsky et Sédov ont, dans ce but, envoyé en U.R.S.S. des terroristes, les six inconnus du banc des accusés, munis de passeports et de visas fournis par la Gestapo. C'est le centre qui, par l'intermédiaire de Zinoviev, a transmis l'ordre, donné par Trotsky, de tuer Kirov. Il n'y a pas de preuve matérielle : l'acte d'accusation ne s'appuie que sur les aveux des inculpés, obtenus d'ailleurs depuis peu, puisque Kamenev n'a avoué que le 13 juillet, Mratchkovski le 20, Pickel le 23 et d'autres à la veille même du procès, Evdokimov le 12 août, Smirnov le 13, Ter Vagaman le 14.

Les contacts du centre avec Trotsky sont attestés par Goltsmann, qui dit avoir eu une entrevue avec Sédov en novembre 1932 à l'hôtel Bristol de Copenhague, puis avec Trotsky lui-même, dans la même ville, et en avoir reçu des instructions pour développer le terrorisme. Mratchkovski déclare qu'en décembre 1934 il a reçu, par l'intermédiaire de Dreitser, qui avait rencontré Sédov à Berlin, une lettre de Trotsky écrite à l'encre sympathique, fixant comme tâche « l'assassinat de Staline et de Vorochilov ». Moïse Lourié avoue avoir reçu, en mars 1933, à Berlin, des instructions de Trotsky de la bouche de Ruth Fischer et Maslow. Bakaiev s'accuse d'avoir veillé aux préparatifs de l'assassinat de Kirov. D'autres accusés avouent avoir préparé des attentats contre des personnalités diverses, Staline, Vorochilov, Kaganovitch, Jdanov, Ordjonikidzé, Kossior, Postychev. Les dirigeants reconnaissent avoir participé personnellement à l'organisation de ces crimes. «Nous brûlions de haine » affirme Zinoviev, après que Kamenev ait dit : « Ce qui nous a guidés, c'était une haine sans borne contre la direction du parti et du pays, la soif du pouvoir » .

Le procureur Vychinski requiert la peine de mort contre « ces clowns, ces pygmées », « ces aventuriers qui ont essayé de piétiner de leurs pieds boueux les fleurs les plus odorantes de notre jardin socialiste » : « Il faut fusiller ces chiens enragés. » La presse orchestre le réquisitoire dans le même style; les Izvestia du 23 août écrivent : « Ils n'ont rien dans l'âme, si ce n'est une haine bestiale mûrie durant dix années contre notre soleil Staline et le génie victorieux de l'impureté contre-révolutionnaire. » Le 24, tous les accusés sont reconnus coupables et condamnés à mort. Les Izvestia célèbrent « le seul humanisme, [... ] la défense du régime qui, sous la direction du grand Staline, assure à des millions d'hommes la vie nouvelle, la vie libre ». Le 25, les seize condamnés sont exécutés. La Pravda écrit : « Depuis que c'est fait, on respire mieux, l'air est plus pur, nos muscles acquièrent une vie nouvelle, nos machines marchent plus allègrement, nos mains sont plus prestes. »


Comme tous les criminels ne sont que de rusés crétins, la suite de l'ouvrage de Pierre Broué démontait toute la machinerie du formois stalinien procureur Vichinski

« (…) Bientôt d'ailleurs, l'édifice précaire s'effondre sous les investigations de ceux qui vérifient ce qui est vérifiable. On apprend du Danemark que l'hôtel Bristol, où Goltsmann a avoué avoir rencontré Sédov à la fin de décembre 1935, a été démoli en 1917 et qu'il n'y a plus à Copenhague d'hôtel de ce nom. Sédov prouve d'ailleurs par des témoignages comme par ses visas de l'époque qu'il ne s'est jamais rendu à Copenhague. (…)



La formoisie russe voulait mettre au pas le peuple russe et le soumettre à son idéologie, à l'acceptation de ses privilèges. Il fallut massacrer en masse :


« L'ampleur de l’épuration, le nombre des arrestations et des exécutions n’ont jamais été officiellement révélés. Alexandre Weissberg parle de sept millions de personnes arrêtées. Dallin et Nicolaievski estiment que de sept à douze millions de soviétiques ont été condamnés aux travaux forcés. Ces estimations, invérifiables, ne semblent pas invraisemblables, dans la mesure où les successeurs de Staline ont accumulé les précautions pour dissimuler le chiffre exact des arrestations arbitraires qu'ils dénonçaient. Sur ce nombre, combien d’exécutions? (…) »
L'extermination des bolcheviks.

Cependant, si les dimensions de la purge restent aujourd’hui encore du domaine des hypothèses, il n'en est plus de même de sa signification. La grande purge a frappé d'abord et avant tout la vieille garde des bolcheviks, les survivants du parti de Lénine, ceux qui reparaissent aujourd’hui, les uns après les autres dans les notices biographiques à la fin des œuvres de Lénine avec la mention. «Tomba victime des calomnies des ennemis.»
L'établissement d'une liste complète des militants et diri­geants bolcheviques, cadres de la révolution et de l'Etat soviétique du temps de Lénine, exécutés pendant la grande terreur est une tâche irréalisable aujourd'hui. Une simple énumération, pourtant, s’impose, en soi déjà terriblement significative. Les plus connus des vieux-bolcheviks, Zinoviev, Kamenev, Boukharine, ont disparu, exécutés après leurs procès : ils étaient, avec Staline et Trotsky, les sur­vivants du bureau politique du temps de Lénine. Nous avons vu que les condamnés des grands procès étaient parmi les hommes les plus représentatifs de la vieille garde bolchevique : Bakaiev dirigeait la Tcheka, Racovski Ivan Smirnov, Sérébriakov, Piatakov étaient membres du comité central pendant la guerre civile et tous les hommes cités par le testament de Lénine, sauf Staline et Trotsky ont été exécutés, comme traîtres. (…) Les militants disparaissent par pans entiers : ainsi, d'un seul coup, tous les communistes russes, techniciens ou diplomates ayant joué un rôle en Espagne, Antonov-Ovseenko comme Rosenberg, le général Berzine et Stachevskl comme Michel Koltsov, l'envoyé spécial de la Pravda. Presque tous les communistes étrangers réfugiés à Moscou sont frappés. Ainsi disparaîtront les Allemands Heinz Neumann, Remmele, Fritz Heckert, vétéran spartakiste, le spécialiste des questions militaires Kiepenberger, et d’autres noms connus, toute la vieille garde du parti communiste polonais, Warski, l'ami de Rosa Luxembourg, Wera Kostrzewa, déjà citée, Lenski et Bronski, combattants de la révolution russe, les Hongrois dont la liste s'allonge aujourd'hui à la fin des œuvres rééditées de Béla Kun: et d'abord Béla Kun lui-même. (…)

C'est la vengeance des menchéviks formois, des planqués et même des larbins du tsarisme sur les vrais bolchéviks.


Une analyse par secteurs de l'activité soviétique de l‘origine politique des victimes de la purge fait apparaître clairement, non seulement que les cadres d'origine révolutionnaire ont été exterminés, mais encore que la majorité des «ralliés» a survécu à la purge et en a bénéficié. Parmi les économistes, Boukharine, Smilga, Préobrajenski, Bazarov ont été liquidés : l'ancien menchevik Stroumiline, collaborateur du gouvernement tsariste pendant la guerre, devient le théoricien officiel. Les diplomates d’origine révolutionnaire, Krestinski, Iouréniev, Karakhane, Antonov-Ovseenko, Kotzioubinski, sont exécutés : les anciens mencheviks. Maiski, Troianovski, l'ancien bourgeois démocrate Potemkine, tous ralliés tardivement, survivent et progressent dans la hiérarchie. Tous les premier. Tchékistes fameux Lettons Peters, Latsis, Peterson, les premiers collaborateurs de Dzerjinski, Agranov, Pauker, Kedrov, Messing, Trilisser, sont exécutés avec l'avènement d'Ejov, mais Zakovski, rallié après la guerre civile, survit et dirige les interrogatoires. (…) La comparaison des listes d'exécutés avec celle des organismes dirigeants est édifiante : plus de la majorité absolue des membres du comité central de 1917 à 1923, les trois secrétaires du parti entre 1919 et 1921, la majorité du bureau politique entre 1919 et 1924. »


Deuxième et troisième procès de Moscou, sabotage de la Révolution espagnole, massacre de toute la hiérarchie de l'Armée Rouge, pacte germano-soviétique, politique de reparution de l'Humanité en France, accords de Yalta, en tous temps, en tous lieux, la formoisie stalinienne ne faisait que défendre ses privilèges tout en cherchant à limiter la surface géographique de la défaite du capitalisme.
Paradoxe ?
Aucun paradoxe : la formoisie russe craignait comme la peste la
confrontation avec une révolution concurrente : des révolutionnaires chinois victorieux en 1927 auraient fait trembler son pouvoir fragile : Les trostkystes – malgré leur confiusion sur la question de l'égalitarisme – aurait pu trouver en Chine un asile pour leur combat antibureaucratique.

Une victoire de la paysannerie – en Chine ou en Espagne – aurait remis en cause l'explosion brutale de la grille des salaires russes, en faveur de la haute formoisie.

Ce fut d'ailleurs – plus tard – la véritable cause (restée occultée) de la rupture sino-soviétique.

Après la 2° Guerre Mondiale, le sabotage de la révolution grecque, la tentative de sabotage de la révolution yougoslave n'avait pas d'autre cause : il fallait que la formoisie russe conserve le contrôle politique absolu. Et donc, qu'elle parvienne à empêcher – tant qu'elle le pouvait – la construction d'Etat formois concurrents à l'URSS formoise.
La victoire de la Révolution chinoise, en 1949, se produisit malgré les souhaits de Staline.


2° partie LES CHARS RUSSES DE LA FORMOISIE EN 1945
à paraître


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