lundi 9 février 2009

Le NPA n'est pas revolutionnaire : par 46 voix de majorité !



Le NPA n'est pas révolutionnaire : par 46 voix de majorité !

Cela pourrait être un spectacle comique, cela pourrait être un nouveau scénario de Molière : « les Tartuffes », cela pourrait être une pièce de Ruquier : « Olivier, François et Alain, le pantin et les ficelles ».


"Un nouveau nom....le NPA !

Après une longue procédure au sein des comités, le congrès a été amené à voter sur le nom du nouveau parti.

Après un premier tour où 5 propositions étaient proposées (NPA, parti anticapitaliste révolutionnaire, alliance de la gauche internationaliste et révolutionnaire, parti anticapitaliste, parti de la gauche anticapitaliste), un second tour a opposé les 2 premiers choix des délégués : NPA et PAR...

La propostion NPA recueillait 316 votes, le PAR 270 avec 13 abstentions....

Vive le Nouveau Parti Anticapitaliste !"


Mais il y a des SDF qui meurent dans les rues de France, dans les rues d'Europe. Il y a des milliers de bébés africains qui décèdent chaque jour, assassinés par le gang Sarkozy-Bolloré.

La farce Besancenot-Sabado-Krivine, par sa responsabilité dans la perpétutation de la barbarie capitaliste est une farce tragique.

Ces gens, ce clown et ses acolytes ne sont pas révolutionnaires : le congrès du nouveau parti stalino-menchévique vient de la confirmer. Ce sont 8 voix qui ont manqué pour que le mot « révolutionnaire » soit ajouté à anticapitaliste.

On a échappé au « Nouveau parti anticapitaliste révolutionnaire ».

Au moins les choses ont le mérite de la clarté.



YT :Le noyau néo-stalinien Krivine Sabado tient bien les choses en main : leur contrôle sur un NPA sous-formé politiquement sera plus grand que celui qu'ils exerçaient sur la LCR. Il leur avait fallu débaucher le jeune clown Besancenot, futur leader de la minorité de la LCR – la tendance Révolution – pour s'assurer du maintien de leur contrôle bureaucratique sur l'organisation.

Mais, la montée des luttes – dont 1995 avait donné le signal – risquait de faire tanguer leur pouvoir : Ils ont donc utilisé la même méthode que Staline : Noyer les éléments critiques sous une masse d'analphabètes et de magouilleurs. Krivine est un âne politique dont les faiblesses intellectuelles sont masquées par une ruse et la gouaille du rhéteur, pour autant, a conservé un minimum de bagage historique. Il fut capable de retourner lire Pierre Broué et l'histoire du stalinisme pour s'en inspirer : J'avais vu les méthodes de gangster que ces gens furent capables d'utiliser en coulisse, les méthodes – les mêmes que celles du début du stalinisme – pour empêcher la contradiction pendant les meetings publics. Ils utilisent maintenant la noyade politique ; entourer les futurs contradicteurs d'une masse d'imbéciles et de naïfs manipulés par les véritables dirigeants du NPA. Relisons Pierre Broué :



APRÈS 1924, LA PROMOTION LÉNINE DE 2009

Transformation du parti.

La campagne de recrutement d'ouvriers d'industrie décidée par la XIII° conférence est placée sous le patronage du chef mort. La promotion « appel de Lénine » amènera en quelques mois, plus de deux cent mille nouveaux adhérents, augmentant finalement en un an l'effectif du parti de 50 %. Malgré son étiquette, la campagne consacre une rupture profonde avec les méthodes employées du vivant de Lénine. D'une part, il ne s'agit plus de l'adhésion enthousiaste et convaincue d'ouvriers gagnés par d'autres militants, ni même de celle d'ambitieux contraints par la force des choses de faire leurs preuves, et de démontrer capacité et dévouement, mais d'un recrutement quasi officiel, effectué dans le cadre des usines, sous la pression de secrétaires qui sont des autorités officielles et ne manquent pas de moyens de pression pour faire adhérer au parti unique des travailleurs avant tout préoccupés par leurs problèmes quotidiens et la nécessité de conserver leur emploi. Les nouveaux venus, d'autre part, ne sont pas ou sont peu instruits - ils forment le gros des 57 % d'illettrés que, selon Staline, le parti compte en mai 1924 - très éloignés, par conséquent, des problèmes politiques inexpérimentés et malléables.



Le but de la maneuvre est simple : se mettre au service du capitalisme tout en prétendant le combattre.

Cette méthode est la même que celle de Scheidemann et Noske : ils se disaient « socialistes » pendant qu'ils réprimaient les travailleurs de Berlin, en 1919. Cette méthode est celle de Maurice Thorez qui expliquait que la grève est l'arme des trusts tout en se proclamant « communiste ».

Besancenot n'est pas encore Kérensky, pas celui de 1917.

Mais leur ligne politique se trouve bien plus à droite que celle des menchéviks de 1914 : la passivité immonde de la LCR quand l'Afrique subit une véritable tragédie, leur exigence d'obtenir des salaires de 1500 euros quand les Camerounais luttent pour obtenir quelques euros de plus : Demandez à Olivier Besancenot ce qu'est devenu Michael Agbor, le syndicaliste de Kienké !

Ils se contrefichent du sort des rebelles d'Afrique : Les militants de la LCR, pendant 20 ans ont abandonné les quartiers pauvres de France : ils avouaient avoir peur d'aller défiler « là-bas ». Ils craignaient de déclencher une émeute.

La LCR s'occupe des quartiers depuis qu'ils ont réussi à recruter des hypocrites provenant de ces quartiers : les émeutes des jeunes ont inquiété les arrivistes formois provenant des quartiers pauvres. Ces double face sont allé chercher des pompiers pour éteindre l'incendie révolutionnaire. Ce sont ces apprentis pompiers que la LCR nous présente comme les nouveaux rebelles.

Mais elle se garde bien de leur donner une formation révolutionnaire. Il faut aller lire ce qui se débat sur le site du NPA. En matière d'hypocrisie réformiste, cela vaut son pesant de cacahouète ! Le statut exact du pseudo Dominique n'est pas précisé, mais il « écrit tout haut » ce que pense tout bas le néo-réformiste du NPA : Sa logique consiste à nier les déterminations de « classe ouvrière » qui seraient susceptible de monter l'évolution formoise de la LCR. Pour le Pseudo Dominique, être « ouvrier » ce serait être stalinien. L'imbécile n'a même pas compris que le stalinisme était le parti des cadres supérieurs : il a du vendre son « La Révolution Trahie » aux bouquinistes !

Extraits provenant du site NPA, débat sur le programme


La ligue est donc autodissoute.

Il serait peut être intéressant pour l'histoire de cette organisation de rassembler tous les points de vue de ceux des ex LCR qui n'acceptent pas la légende en train de se faire à savoir que "le NPA est la continuité de la LCR".
Le NPA commence son histoire qui est autre. Elle est la tentative de refonder une nouvelle mythologie révolutionnaire qui remplacerait le communisme disparu.

L'histoire de la LCR est celle d'un courant en France qui a cru au renouveau "révolutionnaire" du communisme existant mais qui a en fait accompagné son déclin.
Ce déclin, commencé en 1968, est tout simplement celle de "l'identité ouvrière", conception stalinienne de l'ouvrier réduit à sa fonction de travail, portée par le Parti communiste français. Le declin du PCF est avant tout le déclin de cette identité, par ailleurs fort contestable politiquement.
Le NPA tente de redonner vie à cette identité "prolétarienne" au temps du déclin final du communisme. Le NPA est dans le déni de la crise identitaire "ouvrière" mais au contraire dans l'utopie politique de la restaurer.

L'émancipation humaine est de sortir des identités "classistes" dans lesquelles le stalinisme (et au delà toutes les idéologies communistes révolutionnaires ) a enfermé le prolétariat pour mieux le réduire à l'esclavage sans fin.(ce que le Parti Communiste Chinois n'a aucun problème à réaliser dans un cadre capitaliste)
Commencer à voir que les ouvriers sont des salariés comme les autres, et que les salariés sont comme les ouvriers.
Que le pluralisme est la forme naturelle de l'expression des salariés.
Qu'il faudra beaucoup de savoir faire unifiant pour fédérer et constituer une alternative concrète à la dictature des marchés et des capitalistes.
Et non pas tenter de refonder une identité ouvrière utopique qui serait la base (ethnique ?) d'une "vraie gauche".
Besancenot, salarié postier qui ne se réduit pas à "son job", mais qui au contraire s'en émancipe en faisant de la politique et en s'exprimant dans les médias, est le contraire de la figure ouvrière d'antan (celle de la discipline et de la fidélité au parti de classe).
La figure de Besancenot, c'est au contraire celle du citoyen salarié actif qui s'émancipe individuellement de sa condition salariée en s'exprimant librement. Nous sommes tous des Besancenot en puissance et c'est pourquoi il ne faut pas un seul NPA, mais au contraire de nombreux NPA qui apprennent à agir et à s'exprimer dans la pluralité des identités.


Ce n'est qu'un début ! Vive le pluralisme du 21 eme siècle

YT : Le « citoyen salarié actif qui s'émancipe individuellement de sa condition salariée en s'exprimant librement. » est un propriétaire immobilier qui spécule en se faisant payer des compléments de salaire scandaleux. Ou encore un professeur d'histoire qui a profité du financement de ses études par la société pour finir comme pseudo postier de fin de semaine. Un imbécile médiatisé par la bourgeoisie dans le but de préserver son pouvoir. On comprend qu'il ne faille pas « tenter de refonder une identité ouvrière utopique »


"Le NPA commence son histoire qui est autre. Elle est la tentative de refonder une nouvelle mythologie révolutionnaire qui remplacerait le communisme disparu."


"L'émancipation humaine est de sortir des identités "classistes" dans lesquelles le stalinisme (et au delà toutes les idéologies communistes révolutionnaires ) a enfermé le prolétariat pour mieux le réduire à l'esclavage sans fin."

TRES TRES FORT!

...."ce que le Parti Communiste Chinois n'a aucun problème à réaliser dans un cadre capitaliste"

HE! c'est pas le cadre qui est capitaliste, c'est le parti "communiste"(comme tu dis), qui EST capitaliste.

Il est même ULTRA-capitaliste.

La vraie révolution, c'est dans la tête de chacun, et il faudrait peut-être commencer par se réapproprier le SENS, et par appeler un chat, un chat.

YT : L'imbécile néo-Bernsteinien insiste et trouve un claque pour l'applaudir : ce serait le stalinisme qui aurait « enfermé le prolétariat ».



J'ai comme l'impression que beaucoup de communistes,socialistes, ou autres mouvances, vont avoir beaucoup de mal à pigé ce que veut dire NOUVEAU !!! mdr !!

Après l'important c'est pourtant bien de defendre les ouvriers et les droits de l'homme et surtout de la femme et des enfants ,,, et non des Mots vieux et obsolétes ::: Non ?

Et c'est peut-être sur ces points que l'on serait dans l'éventualité d'un Acoord ???

Les souhaits profonds et concrets pour le civitas et non des idéos démoder et lourdes d'histoires dangereuses !!!

YT : En 1974, aucun nouveau militant – en cours de formation – n'aurait osé publier un pareil texte idiot. C'est sur ce genre de militant sous formé que comptent s'appuyer les nouveaux contre-révolutionnaires stalino-menchéviques. On ne parvient même pas à comprendre à qui s'adresse son mdr. Trotsky s'arracherait les cheveux !




" Et non pas tenter de refonder une identité ouvrière utopique qui serait la base (ethnique ?) d'une "vraie gauche".

Je pense que la critique de Dominique serait recevable si elle était fondée.

Je n'ai pas connue la Ligue de 68 à 78, mais plus de dix ans plus tard. Et à cette époque déjà, l'ouvriérisme en était absent. Totalement. Etant passé par d'autres courant d'EG avant d'arriver à la Ligue, je peux dire aussi que l'ouvriérisme y était non seulement absent mais combattu explicitement.

L'impression que donne le texte de Dominique c'est de confondre ouvriers et prolétariat, c'est à dire catégorie socio-professionelle et classe, sociologie et marxisme.

La classe, est un concept dynamique, pas une catégorie figée. Elle se construit dans la lutte, dans son oppositio,n son antagonisme avec ceux qui défendent l'appropriation privée des moyens de production, et vice versa. Le prolétariat recouvre même plus largement que la catégorie des salariés (les privés d'emplois, les petits artisans, paysans, artistes, précaires...), tout en n'incluant pas TOUS les salariés (les grands cadres, les pdg, les actionnaires fortunés et salariés...), mais la ligne de partage, de tension se fera dans les luttes et les revendications.

La figure de l'ouvrier n'a jamais été mythifiée dans l'EG que j'ai connu. Et j'ai toujours fui comme la peste ceux qui le faisaient encore (Lutte Ouvrière pour ne pas les citer, une partie du PCF, quelques micro-sectes maoïstes...).

Le NPA se construit à mon avis en total accord avec ça :

Commencer à voir que les ouvriers sont des salariés comme les autres, et que les salariés sont comme les ouvriers.
Que le pluralisme est la forme naturelle de l'expression des salariés.
Qu'il faudra beaucoup de savoir faire unifiant pour fédérer et constituer une alternative concrète à la dictature des marchés et des capitalistes.

La seule chose que le NPA tente de reconstruire à mon avis, c'est la conscience de l'incompatibilité d'intérêts entre ceux qui détiennent la propriété des grands moyens de production et d'échange et qui par ce moyen donnent la direction de la marche du monde, et ceux qui n'ont rien et qui subissent la dictature du profit.

Cette "conscience de classe" là, n'est pas ouvriériste, morale, stéréotypée, enfermante. La preuve en est dans le soutien du NPA (et de l'ex-LCR) aux luttes féministes, pour la liberté sexuelle, la diversité culturelle.

Une indienne Mapuche lesbienne et paysanne sans-terre, ce n'est pas un "ouvrier", pas même une salariée, mais c'est très certainement dans la société actuelle, une opprimée et une militante potentielle du NPA. Je fais dans "l'exotisme" à dessein pour "tordre le bâton".

Et il est clair que ces multiples identités fragmentées, réunies dans une même personne, vont nourrir des expressions, des luttes, une manière multiple, plurielle, de s'inscrire dans la société. Mais qu'elles ne feront pas disparaître l'opposition de classe fondamentale.

Le zapatisme de Marcos a contribué à faire émerger cette réalité plurielle tout en l'inscrivant dans une dynamique "unifiante" anti-capitaliste.

Je fais le pari que le NPA saura en France faire vivre ce pluralisme anti-capitaliste.

J'ajouterais que pour faire vivre le débat, le pluralisme... Dominique devrait peut-être intervenir, préciser sa pensée, répondre sur les fils qu'il ouvre, intervenir dans d'autres fils... au lieu de se contenter de déclarations à sens unique qui pour le coup ne souffrent aucune contradiction.

YT : Derrière ce baratin formois dans lequel une conscience de classe commune devrait être partagée entre Michael Agbor payé 50 euros et Olivier Besancenot qui passe ses vacances d'hiver au Mexique, on peut se demander ce qui justifie l'absence de la LCR dans le combat pour éjecter les troupes françaises hors d'Afrique. A moins que l'occupation ne soit précisément ce qui permettrait de payer 1500 euros la base sociale de Besancenot ! Le congrès vote, comme un voeu pieux, noyé au milieu, la revendication qui DOIT être la deuxième priorité stratégique :


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"l Arrêt de la guerre et retrait de toutes les troupes françaises d’Afghanistan retrait de la France de l’alliance militaire impérialiste qu’est l’OTAN; démantèlement de l’industrie militaire française et européenne, à reconvertir dans les industries protégeant l’environnement;

l Non à l’ingérence néo-coloniale et à la présence des troupes françaises en Afrique, aide à la décolonisation des départements et territoires français d’outre-mer avec des projets de développement international des zones insulaires fragiles: Caraïbes, Océan indien, Pacifique;

l Annulation de la dette du Tiers-monde, rapatriement pour leurs peuples des capitaux volés par les dictateurs. L’aide financière au développement est non seulement juste à titre de réparation des dégâts du colonialisme et de solidarité internationale, elle est nécessaire pour l’équilibre du monde. Pour la réorienter, soutien aux formes de coopération civile avec le tiers-monde permettant le développement des services publics d’éducation, de santé, d’administration, d’énergie, de communication, de financement.;

l Soutien aux luttes des peuples opprimés pour le droit à décider de leur destin, c’est-à-dire le droit à l'autodétermination, en particulier pour le peuple palestinien écrasé ; Soutien à toutes les luttes dans le monde pour la liberté politique et les droits sociaux."

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tout d'abord, je tiens à dire que je suis militant révolutionnaire depuis 4ans, à la LCR depuis 3 ans.

moi je regrette juste le processus de fondation du NPA qui n'a pas été démocratique (heureusement que ce n'était pas la révolution, et l'assemblée constituante...)

je m'explique:

1° point: le CAN n'a pas été élu sur la base de tendances, mais c'était plutôt une sorte de bidouillage réalisé avec les délégués (avec la moitié composant le CAN issu de la LCR)... Ce qui laisse à désirer

2° point: seuls les textes du CAN ont été proposé, pas de textes alternatifs (mais c'est tout simplement la conséquence du 1° point)

J'ai de ce fait réellement l'impression que le processus était de toute façon maitisé (la preuve étant la dissolution de la LCR AVANT la fondation du NPA).

Je me demande aujourd'hui comment va se réaliser l'élection du CPN si aucune tendance n'existe...

Malgré tout, je suis militant au NPA, et je suis certain qu'il reste l'un des partis les plus démocratique.

Pour moi, c'est la démocratie qui permettra l'émancipation (pas de dirigeants économiques: actionnaires et pdg, pas de bureaucratie)

YT : Ce type de dénonciation des magouilles reste isolé : c'est précisément la preuve que la LCR démocratique de 1978 a été tranformée en appareil bureaucratioque déguisé. Leur meilleure arme est le niveau affligeant des militants LCR NPA : en économie, en philosophie, le pire. Mais aussi en histoire, en sociologie etc etc …

Les ignares sont les garants du pouvoir de la clique Krivine-Sabado.



A 40 ans, la Ligue se dissout, tournant avec nostalgie une page du trotskysme



Par Marine Turchi

Mediapart.fr

Au 18e – et dernier – congrès de la LCR, à la Plaine-Saint-Denis, jeudi, le ton était donné dès le hall d’entrée. A la «boutique LCR», des affiches annoncent avec humour un «changement de propriétaire» et des «soldes à -60%». T-shirts, pin’s, stylos estampillés «LCR», livres collector de la «IVe Internationale», tout y est, on peut même acheter le numéro de Rouge, l’hebdo du parti, de l’année de sa naissance. Quelques mètres plus loin, au stand «librairie», on assure que le dernier livre commun d’Olivier Besancenot et Daniel Bensaid se vend comme des petits pains.

Dans la salle, les drapeaux rouges «LCR 100% à gauche» effectuent leur dernière sortie, aux côtés de la traditionnelle banderole «nos vies valent plus que leurs profits». Pendant que la trentaine d'orateurs (délégués et membres de la direction sortante) défile à la tribune, photos, couvertures de Rouge et affiches d’époque sont projetées sur un écran géant. La moyenne d’âge – élevée – le prouve, nous ne sommes pas (encore) au congrès du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), mais bien à celui de la LCR. «Les camarades anciens ont tenu à venir car c’est 40 ans d’histoire qui se concluent», explique Alain Krivine, fondateur de la LCR.

Etrange atmosphère que celle d'un congrès où un parti révolutionnaire de 40 ans et 3.200 militants se saborde pour donner naissance à un successeur encore inexistant mais déjà fort de 9.000 adhérents; mélange d'émotion et d'impatience, d'enthousiasme et d'amertume. «Nous avons déjà été dissous deux fois par le gouvernement [en 1969 et 1973], cette fois-ci, c'est nous», s'est amusé Alain Krivine, lors de son discours d'ouverture.

Toutes les figures historiques, comme François Sabado, l’assurent en chœur, «ce n’est pas de la nostalgie, juste de l’émotion. Ça fait quelque chose, après 40 ans de combats politiques !». Pour Daniel Bensaïd, il s'agit surtout de «la peur de l’inconnu» et de «l’émotion personnelle de certains camarades qui pensent du même coup à leur âge!». Chez les anciens militants, on reconnaît «un pincement au cœur», «l’émotion d’une page qui se tourne» et de «toutes ces traditions, ce patrimoine historique commun qui s’arrêtent».

Du côté des plus jeunes, on comprend moins le manque d'enthousiasme de certains à la veille de la création d’un parti qui rassemble déjà trois fois plus d’adhérents. «Ça ressemble à une veillée mortuaire, déplore un jeune délégué de la «Ligue» qui raconte que «certains camarades se sont mis à pleurer». «Ça fait 40 ans qu'ils avaient cet espoir de créer un parti large, aujourd’hui on a 467 comités et 9.000 adhérents. Il n’y a aucune nostalgie à avoir, on devrait tous se féliciter pour ça, c’est historique», s’énerve Sandra Demarcq, syndicaliste membre de la jeune garde du parti. «La LCR se dissout, mais pas ses militants, ni ses idées», insiste un jeune militant à la tribune. «Laissons-les enterrer les morts!» s’exclame un autre.

En ligne de mire, les trotskystes qui rejoignent le NPA en traînant des pieds et notamment la faction minoritaire de la LCR (partisane d’un rassemblement plus large avec Mélenchon et le PCF). «Jamais il n’y a eu un congrès aussi violent, nous confie son chef de file, Christian Picquet, qui dénonce «l’arrogance et le violence de la majorité». «On me dit, à la tribune, que je vais devoir choisir entre être dedans ou dehors, c’est une rupture de la tradition, je suis choqué! C’est triste, ça fait 40 ans qu’on est au charbon !»

«On veut faire un parti à visage humain»

A la tribune, lui non plus n’a pas mâché ses mots. «Je n’éprouve pas de nostalgie, il n’empêche, ce congrès aurait dû donner lieu à quelque chose de plus grand, le contraire de cette ambiance morose. On mérite mieux qu’un débat expédié en quelques heures», a-t-il lancé. J’aurais souhaité prendre plus de temps pour faire un bilan soigné des acquis, limites et traditions, savoir ce qu’on gardera.» Sa colère, il l'a exprimée sur son badge du congrès, en rayant les lettres «NPA» au profit d’un «LCR» annoté au stylo.

«Faut jamais faire un bilan et regarder dans le rétro quand on crée un nouveau parti, ça réveille les vieux démons, estime Alain Krivine. D’autant que beaucoup viennent d’autres horizons avec une autre histoire. Il faut utiliser ce qu’il y a de mieux dans le passé et comprendre qu’il s’agit d’une nouvelle période.»

Pour Myriam Martin, membre de la jeune garde de la Ligue, et candidate au conseil politique national, «la nostalgie [des minoritaires] est une posture qui cache du scepticisme et des divergences politiques». «Ce débat montre qu’il y a une grosse majorité qui est d’accord avec le congrès de 2008 et une minorité qui n’a pas compris, souligne-t-elle. On veut faire un parti à visage humain, on est contraint à une révolution culturelle. La LCR a été trop élitiste, nous ne sommes pas un parti d’intellos et de profs. Il faut apprendre à accueillir de manière massive, à parler différemment, être patient, faire de la pédagogie.»

«C’était beaucoup trop polémique aujourd’hui, déplore Pierre-François Grond, le bras droit d’Olivier Besancenot, qui dénonce «de l’énervement», «de l’aigreur» et une certaine «hypocrisie» : «Ça fait dix-huit mois qu'on discute du NPA. Aujourd’hui, c’est l’acte final, il n’y a rien de nouveau, tout est joué, on sait que plus de 85% des militants de la LCR sont pour sa dissolution.» Pour lui, la création du NPA est aussi «l’échec politique de la faction minoritaire. On a réussi sans eux. Mais cette bulle médiatique sur Picquet, qui n’a pas de projet alternatif, c’est exaspérant!».

Délégué de Talence (Gironde), André, 63 ans, qui se définit comme «un vieux de la vieille (…) fondamentalement trotskiste», soutient «avec enthousiasme» la création du NPA, «une possibilité d’inscription dans les luttes». «Picquet s’est installé dans un personnage médiatique de dénonciation qui joue contre l’organisation, analyse-t-il. Aujourd’hui les jeunes militants disent : "Combien de temps va-t-on garder un responsable dont l’unique intervention est de dire du mal de nous ?"».

«Avant, quand tu arrivais à la Ligue on te filait le "Manifeste", la "Révolution permanente" de Trotsky, raconte Patrice, la cinquantaine, délégué de la Nièvre. Aujourd’hui, les jeunes sont révoltés, mais ils ne comprennent pas le langage des anciens, "phase transitoire", "front unique". Ce sont des choses qu’on doit prendre le temps d’expliquer.»

André, lui, sourit en rapportant les réactions des «anciens» quand «certains jeunes disent "moi le syndicalisme, je suis contre". Ils le perçoivent comme une institution bureaucratique, mais nous ne devons pas être donneur de leçons, il faut les entendre».

«On ne jouera pas à professeur Rouge»

Chez les historiques de la «Ligue», on s’efforce d’apaiser les tensions. «Le débat était trop centré sur les deux tendances, c’est l’exercice qui veut ça, explique François Sabado. Mais il faut dépasser ce problème, la vraie question c’est : quel type de reconstruction de la gauche? C’est surtout la jeune génération qui va gérer, nous on va transmettre notre expérience mais ni Daniel [Bensaid], ni Alain [Krivine], ni moi ne serons dans le bureau national du NPA.»

Quand on l’interroge sur le choc des cultures à venir au NPA, Daniel Bensaid évoque quant à lui «un travail collectif à faire pour écrire une histoire commune», une «culture du métissage» à acquérir. Et le philosophe de rappeler «le premier choc culturel avec Olivier [Besancenot]. Son point de départ, c’était la révolte, le mouvement alter, la littérature et ses références c’était plus le Che et le sous-commandant Marcos que les barbus communistes et la Révolution russe !». Le principal intéressé, lui, affirme qu’«il n’y a pas de conflit entre jeunes et anciens. La minorité n’est pas convaincue par ce projet pour des raisons politiques et non générationnelles».

Dans son discours d’ouverture du congrès, Alain Krivine a surtout tenté de faire la jonction entre les deux générations. «Les nouveaux militants ne connaissent pas la Révolution russe, ni Rosa Luxemburg. Les anciens de la LCR vont avoir un rôle énorme à jouer, de formation, d’apport d’expérience», a-t-il assuré, avant d’ironiser : «On ne fait pas table rase du passé, mais on ne jouera pas à professeur Rouge, car les jeunes ne sont pas des bambins qui ne connaissent rien, ils ont des choses à nous apprendre. (...) C’est eux qui ont raison, pas nous.» En coulisse, le fondateur de la Ligue explique qu’«il y a des vieux qui traînent des pieds, qui sont un peu inquiets de voir ces jeunes arriver qui sont contre la droite mais n’ont pas de culture politique. Mais pour nous c’est un succès, après 40 ans de tentatives, on va enfin peser».

Un «succès» dont Krivine aime rappeler le long cheminement. «A la base la LCR était une organisation étudiante de 125 militants dont tout le monde se foutait. Aujourd’hui 9.000 personnes cotisent pour un parti qui n’est même pas encore construit, qui est déjà à la Une de tous les quotidiens nationaux, et dont le porte-parole est l’un des politiques les plus populaires.»

Très discret pendant cette journée de dissolution, Olivier Besancenot, lui, pense déjà à la suite. «Je ne suis pas venu avec une pelle et une gerbe de fleurs mais avec l’enthousiasme des jours à venir. La bascule s’est déjà faite. Notre bilan à nous, c’est le NPA. L’héritage de la Ligue, on en est fier, mais aujourd’hui c’est une nouvelle période qui s’ouvre, et donc un nouveau parti. Ce projet, on l’a porté tous ensemble à la LCR, y compris la direction, qui voulait un outil politique plus adapté.»

Jeudi soir, la disparition de la Ligue a été votée à main levée à 87,1 % des voix des quelque 150 délégués. «Un score plutôt suspect», plaisantait Besancenot. 11,5% ont voté contre, les 1,4 % restants se sont abstenus. Le futur porte-parole du NPA l’a promis, «le fonctionnement militant va changer», même si entre le NPA et la LCR, «ce ne sera pas le jour et la nuit». Fini la référence au trotskisme, le NPA ne sera plus affilié à la IVe Internationale (fondée par Léon Trotsky), il prônera «un socialisme du XXIe siècle». Adieu aussi à Rouge, qui sortira son dernier numéro à l'issue du congrès, avant de céder sa place en mars à un nouvel hebdomadaire, dont il reste à décider du nom. Les fonds de la Ligue seront eux transférés au NPA. «Mais on maintiendra dans un premier temps une structure de la Ligue pour toucher les subventions», explique Alain Krivine. Et les drapeaux LCR? «On les donnera aux jeunes», sourit Patrice, le délégué de la Nièvre.


Pour @Banano

En 1985, la LCR opéra un « tournant ouvrier » en encourageant plusieurs centaines de ses militants à s’embaucher dans des usines et centres industriels. L’objectif était d’être présent dans un débordement ouvrier qui ne manquerait pas de surgir contre la politique de Mitterand.

François Sabado a témoigné récemment de cette histoire qui l’a concerné personnellement.

Ce tournant ouvrier a causé pas mal de dégats privés et fut un échec politique au moment même de restructurations industrielles historiques en particulier dans la sidérurgie.


La référence à une « identité ouvrière » (qui comme toute identité est une construction ) a été et reste le concept unifiant commun à toutes les tendances se référant au communisme.

Avec la transformation des processus de production ( ou le travail manuel est devenu minoritaire et marginal par rapport au travail d’entretien et de supervision de machines concues par des ingénieurs ), -l’automation disait on déjà dans les années 1960 – et le développement des techniciens, cadres ( Aujourd’hui par exemple, dans un groupe comme Orange –France Telecom- la proportion de cadres est de 40 %), l’ « identité ouvrière » véhiculée par la CGT et le Parti Communiste est entrée en crise avec l’apparition de l’aspiration à de nouvelles identités. Comme si les ouvriers ne voulaient justement plus l’être.

Le film « Reprise », dont on a reparlé à l’occasion des 40 ans de 1968, peut être vu justement comme cela : la volonté d’une ouvrière de ne plus l’être, la volonté de sortir de conditions de travail « dégueulasses », la volonté que les « syndicats ouvriers » s’occupent effectivement des conditions de travail au lieu de les consider comme normales pour des ouvriers, "simples" conséquences de l’exploitation capitaliste. La CFDT est née de ces nouvelles aspirations : parler des conditions de travail (dont on n’a même pas parlé lors du Grenelle de 1968) et pas seulement des salaires. Les jeunes ouvrières et ouvriers ont aspiré a de nouvelles identités que simplement liées à leur travail. Vivre au pays (identités régionalistes, identités écologistes), diminution du temps de travail contre le « boulot, métro, dodo », idendités sexuelles (contrôle des naissances, contraception, féminisme, homosexualité).
Mai 68 marque le debut de l’aspiration à ces nouvelles identités, qui se développent totalement en dehors du vieux mouvement ouvrier en particulier du PCF (L’ « ouvrier patissier Jacques Duclos »).

L’extrême gauche marxiste révolutionnaire a pris le contrepied de ces nouvelles aspirations, les caractérisant dans un premier temps comme « petites bourgeoises » et se fixant pour ambition, au travers de la grille d’analyse historique trotskyste du stalinisme, le renouveau révolutionnaire du communisme existant. Et pourtant, le leader choisi par Lutte Ouvrière pour la représenter fut déjà une femme salariée du secteur bancaire et non ouvrière. Choix inconscient mais efficace , révélant la réalité de ces nouvelles identités.

Prendre à contre pied cette « légitimité ouvrière » du communisme fut le coup de génie de Solidarnosc en Pologne. Imposer des syndicats ouvriers libres par une grève générale ouvrière (les chantiers navals de Gdansk en 1980 avec un leader ouvrier Lech Walesa) au parti unique, au pouvoir, sensé les réprésenter fut le début de la fin pour le mythe du « communisme ouvrier ». De manière étonnante, le mouvement Solidarnosc fut attaqué comme un « mouvement catholique » par certains courants communistes en France, y compris des trotskystes. Le mouvement Solidarnosc fut en fait un mouvement politique pour le pluralisme politique et la liberté syndicale, associant intellectuels, étudiants, ouvriers, paysans qui n’entrait pas tout à fait dans le schéma du communisme révolutionnaire. C’est un mouvement dont nous devrions nous inspirer en ces temps de crise capitaliste pour ne pas subir collectivement les discours du parti unique au pouvoir l’UMP.

Ce que Besancenot représente à mon sens, c’est une identité salariée, radicale, consciente de ses intérêts et affranchie du déclin ouvrier. Ce n’est pas parce que l’identité ouvrière a disparu, et que par ce fait tous les courants socialistes en sont bouleversé, qu’il n’y a pas de motifs pour se révolter contre les conditions qui sont faites au salariat par les capitalistes.
Ce n’est pas parce que le communisme s’est avéré en pratique comme un grand mensonge déconcertant, que les capitalistes peuvent se permettre n’importe quoi et faire passer le vol pour une richesse et une « nécessité économique ». C’est selon moi cette exigence que sa parole représente et qui ne demande qu’à exploser dans un mouvement général pour imposer des règles contraignantes aux capitalistes en matière de redistribution des richesses produites.
La référence idéologique au communisme, à la révolution est devenue plutôt une contrainte davantage qu’un moteur pour la construction d’un mouvement général.
Pour traduire dans la réalité d’un mouvement social et politique ce que représente la parole de Besancenot, nous avons tous besoin de nous affranchir des vieilles références communistes, fussent elles révolutionnaires.
C’est la raison profonde selon moi de cet objet non identifié que porte le NPA (et dont on a tant de mal à trouver le nom). Qu’on le veuille ou non, le NPA constitue bien de fait une rupture avec le projet de la LCR qui était le renouveau révolutionnaire du communisme existant.
Ne pas vouloir l’admettre, c’est s’enférer à nouveau sur des débats sans fin sur « l’idéal communiste » à atteindre.

La crise de l’identité ouvrière, la nécessité de reprendre les combats pour la justice sociale et les intérêts à long terme des populations sont des questions qui touchent toutes les tendances de la gauche sociale et politique. Cette crise et cette nécessité s’imposent à tous, partis et syndicats. La crise de l’identité ouvrière n’est pas due au libéralisme des sociaux démocrates. Elle n’est pas due au stalinisme. Elle est liée aux progrès fantastiques de la productivité humaine qui est maintenant capable de se détruire elle-même.
La lutte ouvrière, devenue minoritaire, ne suffit plus.
Il faut créer des mouvements politiques majoritaires, associant plusieurs couches de la population. Il faut créer des convergences. Il faut l’intelligence de fédérer autour de revendications concrètes.

Il ne s’agit pas du communisme. Il s’agit de justice sociale. Il s’agit du droit des salariés et des peuples face aux brigandages de la mondialisation capitaliste. Il s’agit de peser de manière déterminante sur le vieux mouvement social démocrate : si vous voulez à nouveau gouverner, vous devez trouver les moyens de contraindre les capitalistes à respecter la justice sociale, le bien commun des populations, de contrôler les initiatives économiques privées.

Ce n’est pas un mais des milliers de Besancenot qui doivent porter cette exigence.

Cette exigence ne pourra donner sa pleine mesure que dans la pluralité des syndicats et des partis, à l’image d’un mouvement Solidarnosc, associant intellectuels, chercheurs, étudiants, salariés du privé et du publique.

La discussion philosophique sur la société idéale attendra devant l’exigence immédiate de justice.

Que Besancenot soit communiste, révolutionnaire, libertaire, trotskyste, à la limite on s’en fout.

C’est sa parole d’exigence sociale qui doit être reprise bien au-delà du NPA.


Un blog interessant d'un membre du NPA

http://ilyaura.20minutes-blogs.fr/

YT : Tout ce baratin cache des vérités évidentes : Il existait, en 1975, une gauche de la LCR qui se bagarrait dans le MLAC pour que l'avortement soit pris en charge par les hôpitaux.

L'aile droite de la LCR (en grande partie militantes du Planning Familial) prétendait que c'était illusoire et qu'il fallait D'ABORD obtenir l'abrogation de la loi de 1920 réprimant l'avortement.

Ces dames de l'enseignement avaient prévu de payer à leurs filles des cliniques privées pratiquant la méthode Karman (avortement par aspiration). Ces dames de la moyenne et haute formoisie se contrefichaient des pauvres !

Ceux qui se battaient pour la prise en charge collective et sociale de l'avortement étaient les mêmes qui se bagarraient contre les groupes femmes « de conscientisation », lieux de manipulation des femmes naïves par les grandes gueules. Ces mêmes grandes gueules de la LCR qui refusaient une intervention en direction de l'usine Lipton et autres usines formées d'ouvrières femmes.

Ce que ne montre pas le texte qui précède, c'est le fait que les ouvriéristes étaient NOS ADVERSAIRES : ce sont eux qui prenaient des prolétaires manipulés pour justifier leurs positions droitières. Ceux qui voulaient intervenir en direction des usine furent – en majorité – hostiles au tournant de 1982 provenant des magouilleurs castristes du SWP étatsunien : Nous ne voulions pas placer des intellectuels dans les usines. Nous voulions faire sortir les ouvriers intellectuels des usines pour qu'ils s'assument comme chercheurs.




@ Dominique

Le tournant ouvrier, un échec ? Pour ma part quelques années sur la chaine de Billancourt à construire des 4L m' a surement appris plus sur la classe ouvriére que toutes les approches livresques.

J'ai appris à ne pas idéaliser la classe ouvriére, mais j'ai bien ressenti la force qu'elle représentait, même si ,elle, ne le percevait pas en permanence.

J'ai appris la patience, à ne pas être un "prof rouge". A prendre les gens tels qu'ils sont et non tel que l'on souhaiterait qu'ils soient.

J'ai appris à aller à l'essentiel et ne pas perdre mon énergie dans des polémiques sur des noyaux de cerises.

En deux mots j'ai vérifié que la classe ouvriére n'est pas une vue de l'esprit ou un concept intellectuel, et que je pouvais affirmer en faire partie.

L'existence détermine la conscience, vivre concrétement coude à coude avec ceux-là mêmes que l'on veut représenter ne peut que renforcer qu' un engagement qui aujourd'hui prend une dimension plus élargie par la construction du NPA.

La télé me renvoie l'image de camarades de l'époque, qui aujourd'hui se pavannent et commentent la politique à longueur d'émission( je ne citerais pas de noms). Ces "camarades" il est vrai n'ont pas fait le choix de se frotter à la réalité du prolétariat, et ils se vantent de mettre les mains dans le cambouis. Nous ne devons surement pas parler du même cambouis, nous n'avons décidément pas les mêmes valeurs

YT : Ce que Thierry 44 a compris en allant à l'usine, il m'a suffit de vivre UN mois avec 3 copains (LCR) de Renault Sandouville dans un F5 et de partir en vacances avec eux pour le comprendre. C'est d'avoir vécu un an avec eux qui m'a convaincu de l'importance qu'ils en SORTENT.

Le plus sensible d'entre eux, après UN MOIS de boulot était redevenu à moitié idiot en perdant tout son romantisme sensible. Il lui fallait se blinder pour supporter la chaîne.

Les crétins qui voulaient faire le contraire de ce que Lénine préconisaient avaient des buts hypôcrites : Le principal artisan (propagandiste) du tournant ouvrier vers Sandouville (Gérard Bohner pseudo Lubin) avait un bel appartement d'agrégé de Math – avec vue imprenable sur la mer, il quitta la LCR, devint militant socialiste et conseiller municipal PS dans la région parisienne. On le retrouve à l'UNIR et (en rédacteur fantôme) sur le site LCR de Clermont-Ferrand.

Il poursuit au NPA son éternel cours opportuniste : »« Nous appelons donc à un gouvernement pour une autre répartition des richesses1, un gouvernement auquel nous participerions parce qu’il inclurait les principales mesures de notre programme, c’est-à-dire parce que nous y serions politiquement majoritaires.

Plus vite Sarkozy sera mis hors d’état de nuire et mieux ce sera ; Aucun obstacle à une majorité de gauche contre Sarkozy ; Nous voulons prendre toute notre place dans un gouvernement qui met en place une autre répartition des richesses. Nous pensons même que c’est ce seul type de gouvernement qui pourra satisfaire les principaux besoins sociaux et démocratiques ; Pour cela nous agissons pour que les idées anticapitalistes soient majoritaires à gauche. C’est même la raison d’être de notre parti.

(IL FAUT LIRE AUSSI :

PRIVILEGES ET CORRUPTION DES LEADERS : LE CAS BESANCENOT; LE CAS LUBIN (cotisations, salaires, revenus, trains de vie)



C'est la droite Piquetiste qui persiste contre vents et marée à ramener au bercail réformiste tous les naïfs rebelles qui écoutent de pareilles sirènes : J'ai mis 20 ans à faire le rapprochement entre mes combats pour des cotisations de cellules à des niveaux révolutionnaires et les gentilles cartes postales que je recevais du camarade Bohner et de ses amis, de Ceylan , d'Amérique du Sud etc... Faire payer à un agrégé plus que 10% de cotisation était certainement vouloir diminuer leur internationalisme... estival !



Quant à Thierry 44 qui tire un bilan positif de l'installation, il devrait retourner à la fac … ou lire la totalité des plus de 400 pages de MONSYTE : nous débattrons philosophie et actualité de la transformation quantité qualité.

Et, enfin quant au réformisme, je laisse la parole au commentaire suivant de banano :


Dominique,

Je n'aime pas du tout le ton acrimonieux du blog que tu mets en lien.

Il n'apporte rien politiquement.

Certaines des questions que tu poses, je me les pose. Mais tu y réponds étrangement.

Ce que tu sembles opposer à l'ensemble "du vieux mouvement ouvrier" me paraît extrêmement limité et même naïf :

"si vous voulez à nouveau gouverner, vous devez trouver les moyens de contraindre les capitalistes à respecter la justice sociale, le bien commun des populations, de contrôler les initiatives économiques privées."

- Gouverner

- Faire pression sur les capitalistes pour qu'ils respectent la justice sociale...

C'est très exactement le programme de la sociale-démocratie, sociale-libérale ou pas, depuis des décénies, avec le succès que l'on sait (succès environnemental, social, géopolitique...).

YT : Excellente remarque !




Ce qui est reproché aux vieux mouvement social démocrate, ce n'est pas qu'il se limite à faire pression sur les capitalistes, c'est qu'il ne ne fasse même plus.

Entre la politique libérale du PS et un programme d'une économie sans marché, il y a un océan qui n'est aujourd'hui politiquement rempli par pas grand monde.

Les syndicats sont quasiment seuls à ramer. Tout l'avenir du NPA est là.

Soit continuer à discuter d'une société idéale sans capitalistes, sans marchés, sans propriété privée. Ce que même le Parti communiste Chinois ne pense plus.

Ou bien commencer à s'organiser pour affronter concrètement les capitalistes en commençant par créer un rapport de forces à l'echelle mondiale pour qu'ils ne puissent pas faire du monde ce qu'ils veulent en passant par dessus les politiques publiques.

En France, commençons par leur imposer des salaires décents.

C' est tout le débat.

Pour @Thierry44 : Et elle en est ou la chaine de Billancourt aujourd'hui ? C'est tout le problème.

YT : CLOWNERIES : « Soit continuer à discuter d'une société idéale sans capitalistes, sans marchés, sans propriété privée. Ce que même le Parti communiste Chinois ne pense plus.

Ou bien commencer à s'organiser pour affronter concrètement les capitalistes en commençant par créer un rapport de forces à l'echelle mondiale pour qu'ils ne puissent pas faire du monde ce qu'ils veulent en passant par dessus les politiques publiques.

En France, commençons par leur imposer des salaires décents. »


La chaine de Billancourt, elle est à Flins, à Sandouville, en Roumanie, en Amérique du Sud, à la caisse des supermachés, dans les centres d'appel, dans tous les boulots parcellisés, répétitifs ou précaires...

La classe ouvriére est certes moins concentrée qu'auparavant , ce qui justifie plus encore notre activité à lui redonner son sentiment d'appartenance à une époque où il est prôné le chacun pour soi.

YT : Les salaires ne sont pas les mêmes !!!! Et ce n'est pas le NPA qui changera cela !!!


En France, commençons par leur imposer des salaires décents.

C' est tout le débat.

C'est peut-être tout ton débat, mais c'est loin d'être tout le débat. Sur ce forum comme dans la vraie vie, les luttes... des tas de questionnements se sont faits jour qui dépassent largement ces préoccupations.

Si c'est ton objectif alors il est normal que tu ne rejoignes pas le NPA, et cela ne sert vraiment à rien de l'assaisonner avec de la nostalgie confite à base de mai 68 et de vieilles couvertures de Rouge.

C'est surtout oublier un peu vite la démonstration de Marx selon laquelle le capitalisme consiste en une accumulation sans fin de marchandises et que cette accumulation dont le moteur est le profit à court terme, la solvabilité... est en train de détruire l'ensemble de la planète, de sa faune, de sa flore, de ses habitants (et un capitalisme régulé ne serait qu'une manière de freiner pour durer plus longtemps).

Que ce processus d'accumulation aliène le travail et au travail. Qu'il crée une humanité désanchantée, étrangère à ses oeuvres, dominée par ses créations de plus en plus monstrueuses, par l'envahissement de la technologie, de la surveillance, des poisons de toutes sortes, déambulant au milieu de villes tentaculaires devenus des centres commerciaux ouverts 24H/24H nourissant le moloch insatiable du cycle production/consommation/profits.

Non, décidement, remplacer la social-démocratie pour réguler le capitalisme et le ramener à sa période gaulliste ce n'est pas tout le débat. Loin s'en faut.

Ca c'est l'illusion des vieux débris d'appareils institutionnels du MRC à Dupont d'Aignan en passant par Robert Hue : l'impossible retour au capitalisme fordiste des trentes glorieuses.

Et pendant ce temps, les multinationales font main basse sur les terres arables du tiers monde, pillonent les femmes et les enfants d'Irak par armée interposée afin de s'approvisionner au meilleur prix en pétrole etc...

YT : Alors, banano, réclamons l'embauche de 5 millions de chômeurs en France et le retrait des troupes d'Afrique.

Mettons en place des soviets par la délégation par 25, délégation générale révocable.

Et instaurons la taxe carbone et des tickets de rationnement carbone, pour sauver la planète !




Finalement ça ressemble bien au blog d'un social démocrate déçu de la tournure de la lutte des classes, aigri même en tentant de faire payer la défaite aux partis de gauche, qui ne voit qu'un misérable espoir de regagner un peu de terrain en obtenant quelque pièces gracieusement jeté par le capital aux ouvriers "manants" par la main des syndicats. L'anti-syndicalisme rampant au sein du Npa n'est qu'une représentation de cette personne. Pour ma part ce ne sont pas les syndicalistes qui sont attaqués mais leurs directions et leurs dérives bureaucratiques.

La vraie question au niveau local comme internationnal n'est autre que la PAIX SOCIALE.

Les peuples prolétaires ont-ils un intérêt a la préserver? Le capital a oublier qu'un contrat sous jacent a été passé avec les peuples. Si ils ne s'en souviennent pas rapidement faudra pas pleurer sur les conséquences.

QUI ENGENDRE LA MISERE RECOLTE LA COLERE!!!!!





YT : Cette formule s'applique parfaitement au site du NPA :

« Finalement ça ressemble bien au blog d'un social démocrate déçu de la tournure de la lutte des classes, »




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NOTES

La belle image montage du début est de moi et provient d'un autre texte

Daniel Bensaïd est un charlatan qui fabrique de l'idéologie bourgeoise mystique : "Une histoire... sans garantie scientifique"

LIRE AUSSI

GUEVARA CRACHERAIT SUR LE NPA !


Lettre à Vincent Alès, militant LCR NPA ou comment accuser son chien d'avoir la rage. (J'attends toujours ta réponse, camarade !)

(par ailleurs, pour "La brute soutient la brute", tes sombres pronostics ne se sont pas réalisés : on n'en a pas pris "plein la gueule" comme tu semblais le "craindre". La justice bourgeoise SEMBLE avoir classer sans suite les plaintes de la brute Véronique Combret et de sa complice Carole Hervieu ! Comme quoi la lutte des classes existe encore, ainsi que les rapports de force en faveur de ceux qui luttent contre les violences contre les enfants : l'amie de la LCR, Mélanie X (du collège Varlin !) devra bientôt cesser de cogner les siens. Si elle a réussi à laisser se faire le - de facto - lienciement de Julie Amadis, qu'elle ne se rejouisse pas trop vite : le NPA ne pourra pas longtemps encore protéger les ENSEIGNANTS QUI COGNENT SUR LEURS ENFANTS !!! comme c'est le cas, aujourd'hui encore, au Havre !!!). Cette prof indigne, le NPA aura de plus en plus de difficultés à la défendre et la révolution lui retirera ET son statut de prof ET ses droits civiques. Ses enfants - qu'elle se vante de cogner en salle des profs - lui seront retirés et ses rêves pavillonnaires, elle pourra y songer entre les quatre murs des cellules qui abriteront les frappeurs d'enfants.
Quant à la LCR-NPA Le Havre, elle apparaitra pour ce qu'elle vaut depuis 20 ans : un ramassis de magouilleurs proches du gangsterisme politique et de naïfs manipulés par un crétin apprenti bureaucrate : le baillonneur François Leroux. Le résultat de la clique dirigée par François Leroux, Sylvie Vérin and Co a réussi le brillant exploit de perdre 75 % de son électorat en UN an. Un tel exploit méritera d'être renouvelé !!!
Il faudra beaucoup d'efforts de la part des amis bourgeois de la LCR-NPA pour protéger de pareils magouilleurs longtemps : L'exploit du procureur local qui m'a convoqué quand c'est moi qui dénonce les brutes aura du mal à être reproduit. L'exploit du Recteur de Seine Maritime qui protège le gang Combret-Hervieu aura du mal à perdurer dans une situation pré-révolutionnaire : le quartier de Caucriauville, un jour prochain, prendra la défense des petits Kevin et Luciano, brutalisés par une directrice que la révolution appellera "criminelle". Le quartier de Caucriauville prendra bientôt conscience de la façon dont le LCR-NPA ont maneuvré dans les coulisses pour permettre aux brutes de se pavaner.
Un jour prochain, la révolution montante démasquera les Dominique Delahaye, les Anne Dutilloy, les Sylvie Vérin, les Patrice Vérin, les François Leroux, les Jacques Truong et tous leurs complices qui applaudissaient des deux mains en juin 2008 quand ils se sont mis à espérer que l'enquête menée par le procureur du Havre allait déboucher sur une mise en examen pour "diffamation".
J'attends encore des nouvelles des menaces de "plainte en diffamation" des Dominique Delahaye, Sylvie Vérin et autres Patrice Vérin.
Cette candidate NPA se réjouissait de voir la justice bourgeoise prendre le relais des campagnes de ragots que ce ramassis de crétins déversent depuis 21 ans.
La bourgeoisie leur a laissé de faux espoirs !
Caucriauville et les pauvres du Havre - que ces faux rebelles laissent crever depuis 30 ans - sauront bientôt le leur rappeler !
La révolution - et ses soviets - balaiera tous ces faux trotskystes, faux rebelles, malhonnêtes gens !

En défense de Christian Piquet ou Siné déconne

Besancenot et la LCR intrumentalisent Rue89 pour pipeauter.


Pour les textes théoriques, taper "formoisie" ou "matérialisme "'en soi"".

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