vendredi 14 novembre 2008

11 novembre 1918 ? Ce sont les révolutionnaires qui ont interrompu la boucherie capitaliste.







11 novembre 1918 ? Ce sont les révolutionnaires qui ont interrompu la boucherie capitaliste.
LES HÉROS SONT LES DÉSERTEURS,
LES REBELLES, LES MUTINS, LES RÉVOLUTIONNAIRES
Ils ont refusé de tuer des Allemands innocents, soldats malgré eux !


par Yanick Toutain

10-12 novembre 2008

Quand l'assassin des Africains, le corrompu notoire Sarkozy vient insulter les révolutionnaires de 1917, vient insulter les révolutionnaires de France, quand celui qui répondra de la mort de trois millions de bébés africains (chaque année) vient oser dire que "beaucoup" des révoltés de 1917 n'étaient "pas des lâches", qu' "ils n'avaient plus la force de se battre", qu'ils n'avaient "pas tenu", il convient de rappeler qui a mis fin à la boucherie bourgeoise.

Ce ne sont pas les capitalistes qui interrompu ce massacre : il y a trop d'intérêts, il y avait trop de bénéfices à faire, il y avait trop de profits de guerre.

La commémoration du 11 novembre est la commémoration de la fin des gros profits d'exception.

Les maîtres de Sarkozy, les Bolloré, les Bouygues profitent de la guerre actuelle de la France contre l'Afrique, guerre contre le Tchad, guerre contre la Côte d'Ivoire, guerre contre le Cameroun, guerre contre le Sénégal, guerre contre le Congo, guerre contre le Zaïre, guerre contre le Burkina-Faso, guerre contre le Gabon, guerre contre la Centrafrique, guerre contre l'Algérie, contre le Maroc, contre l'Algérie.

Occupation militaire, mise en place de Pétain-Laval locaux, soutiens à des monarques imbéciles ou des généraux rusés : toutes les méthodes sont employées pour assurer les profits, pour assurer l'asservissement des peuples.

Les capitalistes ne cessent pas la guerre de gaieté de coeur !

Il fallut 2 révolutions en 1917 pour faire démarrer le mouvement pacifiste.

En effet, les réunions de Zimmerwald et de Kienthal, en Suisse n'eurent que peu de poids face à la trahison historique de la classe formoise et de ses organisations - membres de deux Internationales.

Qu'elle soit Internationale politique ou Internationale syndicale, la trahison fut leur caractéristique principale.

Les socialistes formois français se rallièrent à la bourgeoisie française, les socialistes formois allemands - à l'exception de Karl Liebknecht - votèrent la guerre avec sa bourgeoisie.

Cette classe exploiteuse des salariés privilégiés rejoint la bourgeoisie qui la protégeait : formoisie française mangeant les miettes de l'impérialisme français, formoisie allemande quémandant les miettes du futur impérialisme allemand.

Ce n'est donc ni la bourgeoisie, ni la formoisie qui mirent fin à la boucherie.

Le principal dirigeant syndical français Jouhaux freina les ardeurs de l'Etat Major contre Merrheim le leader de la minorité.

Mais cette crapule socialiste avait compris que le dirigeant minoritaire était en, train de glisser vers la trahison de son camp.

Cette trahison de Merrheim eut lieu en juillet 1918 quand il rejoint le camp de la majorité des chauvins cocardiers de la CGT.

Ce ralliement avait pour conséquence de redorer le blason des chauvins quand la révolution mondiale était en train de monter.

Il avait donc fallu que l'espoir vienne des couches et classes les plus exploitées de la société, il avait donc fallu que deux révolutions se produisent en Russie pour que les assassinats de masses organisés par les patrons prennent fin.

La révolution de Février 1917, si elle fut récupérée par les pro capitalistes du parti cadet (KD), puis par les socialistes menchéviques et les ex-terroristes sociaux révolutionnaires, fut initiée par des grévistes, par des travailleurs de base.
"Le 10 février 1917, jour de l'ouverture de la Douma, le groupe ouvrier du
Comité militaire et ouvrier central propose d'organiser une manifestation vers
le palais de Tauride, siège de la Douma, afin de réclamer la formation d'un
gouvernement provisoire qui s'appuierait sur le peuple. Le comité bolchevik de
Pétrograd lance ce mot d'ordre : " Grève de protestation de 24 heures et
manifestations dans la rue." Le 23 février [dans le calendrier russe : en France
et ailleurs : le 8 mars 1917 NdYT], pendant la journée internationale des
femmes, ce sont les ouvrières du textile qui, les premières, se mettent en
grève. Bientôt 90.000 ouvriers participent au mouvement. "

E. Dolléans Histoire du mouvement ouvrier p. 244-245


Maurice Paléologue, ambassadeur de France note dans son Journal, ce même jour,
Jeudi 8 mars 1917

"Toute la journée, il y a eu de l'effervescence à Pétrograd... Des cortèges
populaires parcouraient les grandes avenues. Sur plusieurs points, la foule a
crié : " Du pain et la paix !" Sur d'autres, elle a entonné la Marseillaise
ouvrière.
Quelques bagarres se sont produites à la Perspective
Newsky.

Malgré le vent d'émeute qui souffle dans la capitale, l'empereur qui vient
de passer deux mois à Tsarskoïé-Sélo, est parti ce soir pour le grand quartier
général."



Maurice Paléologue, L'Écroulement du tsarisme Flammarion éd.




Le grand délégué des intérêts impérialistes de la bourgeoisie française enchaîne pour la date du 24 février / 9 mars


Vendredi 9 mars 1917



"L'agitation des milieux industriels a pris, ce matin, une forme violente.
De nombreuses boulangeries ont été saccagées, particulièrement dans le quartier
de Viborg et à Wassily-Ostrow. Sur plusieurs points de la capitale, les Cosaques
ont chargé la foule et tué quelques ouvriers.


Pokrowsky me confie son inquiétude :


- Je n'attacherais, à ces désordres, qu'une importance secondaire si mon
cher collègue de l'Intérieur avait encore une lueur de raison. Mais qu'attendre
d'un homme qui, depuis des semaines, a perdu tout sens des réalités et qui,
chaque soir, délibère avec l'ombre de Raspoutine ? Cette nuit encore, il a passé
des heures à évoquer le fantôme du staretz !"


Édouard Dolléans poursuit :


"Le 24 février, il y a 200.000 grévistes, et le 25, 250.000. Les manifestants se heurtent aux forces de police. Le gouverneur de Pétrograd fait afficher un avis annonçant à la population que le gouvernement prend les mesures nécessaires pour écraser l'insurrection ; des mitrailleuses sont placées sur les toits. Mais, le 25 février [samedi 10 mars], les cosaques prennent la défense de la foule sur la place Znamenskaïa. Le 26, une partie du corps Pavloski refuse de tirer contre les insurgés. Le 27 [lundi 12 mars], les soldats du corps de Volynie s'emparent de dépôts d'armes et entraînent une partie des corps Préobrajenski, de Lithuanie, de Moscou ; ils s'emparent de l'arsenal. A quatre heures de l'après-midi, une grande partie de Pétrograd est aux mains des insurgés. Les bâtiments des commissariats de police, du tribunal du district, de la Sûreté, de la direction de la gendarmerie, sont incendiés.

Le 27 février, l'autocratie russe s'écroule. La peur est telle parmi les ministres que le vieux Protopopov, ministre de l'intérieur, rencontrant dans les couloirs du palais de Tauride un socialiste qu'il reconnaît, le tire par la manche en lui disant " C'est moi Protopopov, je vous prie de m'arrêter. ""

Paléologue qui nous donne le détail de cette journée du 12 mars s'est rendu avec son comparse anglais Buchanan - la voix du maître anglais -, auprès de Pokrowsky, ministre des Affaires étrangères russe.

" Je lui demande :

N'y a-t-il personne qui puisse ouvrir les yeux de l'empereur sur la situation ?Il esquisse un geste de découragement.

- L'empereur est aveugle !

Une profonde souffrance se peint sur le visage de cet honnête homme, de cet excellent citoyen, dont je ne vanterai jamais assez la droiture de coeur, le patriotisme et le désintéressement."

Paléologue peut commencer à se morfondre de la perte de ce larbin fidèle, de ce toutou servile aux ordres des gangsters français et anglais : le patriotisme de Pokrowsky se mesura au nombre de paysans et d'ouvriers russes que cet imbécile envoya à la mort sur le front pour les emprunts russes et la Bourse de Londres. Quittons ce petit Polybe - qui fut rapidement retiré de son poste pour cause de compromission trop avérée avec le tsarisme - pour poursuivre la lecture de Dolléans :

"Deux gouvernements se forment. C'est la " dualité " des pouvoirs: un gouvernement provisoire, présidé par le prince Lvov, et dont le ministre des Affaires étrangères est Milioukov, le leader du parti constitutionnel cadet ; et, parallèlement, le Soviet des députés ouvriers de Pétrograd, où se côtoient des socialistes révolutionnaires, des mencheviks et des bolcheviks ; les bolcheviks n'y sont encore qu'une minorité. Le lendemain, 28 février, la grève générale est déclarée et un Soviet se forme à Moscou. Le 2 mars, Nicolas II abdique en faveur du grand-duc Michel ; et, le 3, celui-ci disparaît. Le 6, la grève se termine à Pétrograd. Le 7, le Comité exécutif du Soviet de Petrograd crée une commission de contact avec le gouvernement provisoire ; il adresse un appel aux classes ouvrières des pays belligérants en faveur de la paix. Le 10 mars, un accord intervient entre le Soviet de Pétrograd et les associations patronales, accord qui institue la journée de huit heures et les comités d'usines.



En 1905, la révolte paysanne s'était exprimée par des troubles qu'aucune action commune n'avait liée au mouvement ouvrier. Depuis 1914, la guerre avait englouti tant d'hommes qu'il avait fallu mobiliser industriellement la paysannerie. Celle-ci, en 1917, va apporter à la Révolution l'appui de sa force décisive :" Cette jeune classe ouvrière inculte, sans traditions routinières ou conservatrices, mais aussi sans instruction technique ni éducation politique, offrait une fraîcheur intacte de tempérament révolutionnaire à tout parti capable d'interpréter ses aspirations à la fois nettes par les tendances profondes et confuses par les manifestations de surface 1. ""

E. Dolléans Histoire du mouvement ouvrier p. 244-245
1 BORIS SOUVARINE, Staline, Plon éd., Paris, 1935, p.143

Mais, si la révolution contraignit les réformistes et les partis bourgeois à accepter le Prikaz N°1, les pseudo révolutionnaires, les Besancenot de l'époque se grattaient la tête avec angoisse :

Dans les premiers jours, les socialistes - nous sommes obligés d'appeler ainsi brièvement les menchéviks et les socialistes révolutionnaires - ne savaient que faire de la guerre. Tchkheidzé soupirait : "Nous avons parlé tout le temps contre la guerre, comment puis- maintenant appeler à la continuation de la guerre ?" (...)

Léon Trotsky La révolution russe T I p. 320


Il ne fallut que quelques jours aux leaders de la formoisie pour devenir les fidèles larbins de l'ambassadeur Maurice Paléologue :
"Le 10 mars, le Comité exécutif décida d'envoyer un télégramme pour saluer
Franz Mehring. Par cette petite manifestation, l'aile gauche essayait de calmer
sa conscience socialiste qui n'était pas très exigeante. Sur la guerre même, le
Soviet continuait à se taire. Les leaders craignaient de provoquer, sur cette
question, un conflit avec le gouvernement provisoire et d'assombrir la lune de
miel du " contact ". Ils ne redoutaient pas moins la discorde dans leur propre
milieu. Il y avait parmi eux des partisans de la défense nationale et des
zimmerwaldiens. Les uns et les autres surestimaient leurs dissensions.

De larges cercles intellectuels révolutionnaires avaient subi, pendant
la guerre, une importante métamorphose bourgeoise. Le patriotisme avoué ou
masqué, avait lié les intellectuels avec les classes dirigeantes en les
détachant des masses. Le drapeau de Zimmerwald dont se couvrait l'aile gauche
n'imposait pas de grandes obligations et, en même temps, permettait de ne pas
dévoiler une solidarité patriotique avec la clique de Raspoutine

Mais, maintenant, le régime du Romanov était renversé. La Russie était
devenue un pays démocratique. Sa liberté, irisée de toutes les nuances, se
détachait brillamment sur le fond policier de l'Europe prise dans les tenailles
d'une dictature militaire.

Allons-nous donc ne pas défendre notre révolution contre le
Hohenzollern ? s'écriaient les anciens et nouveaux patriotes placés à la tête du
Comité exécutif. Les zimmerwaldiens, du type de Soukhanov et de Stiéklov,
alléguaient sans assurance que la guerre restait impérialiste : car enfin les
libéraux affirment que la révolution doit assurer les annexions projetées au
temps du tsar.
"Comment donc puis-je faire appel maintenant à la continuation de la
guerre?" s'écriait Tchkhéidzé alarmé. Mais comme les zimmerwaldiens eux-mêmes
étaient les initiateurs de la transmission du pouvoir aux libéraux, leurs
objections restaient en suspens. Après quelques semaines d'hésitations et de
résistance, la première partie du plan de Milioukov fut, avec le concours de
Tsérételli, réglée d'une façon satisfaisante : les mauvais démocrates qui se
considéraient comme socialistes s'attelèrent au harnais de la guerre et, sous le
fouet des libéraux, employaient toutes leurs faibles forces à assurer la
Victoire... de l'Entente sur la Russie, de l'Amérique sur l'Europe.

La fonction principale des conciliateurs consistait à brancher l'énergie
révolutionnaire des masses sur le courant du patriotisme. Ils essayaient, d'une
part, de réveiller la combativité de l'armée - ce qui était difficile; ils
essayèrent, d'autre part, d'inciter les gouvernements de l'Entente à renoncer
aux pillages -et c'était ridicule. Dans les deux directions, ils marchaient des
illusions aux déceptions et des erreurs aux humiliations."


Léon Trotsky La révolution russe T I p. 320

Cette lutte qui opposait d'un côté les soldats paysans et ouvriers du formariat (le "vrai prolétariat" des salariés non corrompus) et de l'autre la formoisie et ses représentants allait connaître un autre tournant : La promulgation du Prikaz N°1 fut l'instauration, au sein de l'armée tsariste, des principes de la révolution victorieuse.
Les partis formois - menchevik et social-révolutionnaire - allaient passer 8 mois à en supprimer les effets pour redonner à la bourgeoisie impérialiste, française et anglaise, son merveilleux outil : l'armée de robots prêts à mourir aux ordres :
Aux heures de sa peu durable grandeur, Rodzianko avait eu le temps d'édicter le retour immédiat des soldats dans les casernes, les replaçant sous les ordres des officiers. L'effervescence de la garnison causée par cette ordonnance contraignit le Soviet à consacrer une de ses premières séances à la question du sort ultérieur du soldat. Dans l'ardente atmosphère de cette heure-là, dans le chaos d'une séance semblable à un meeting, sous la dictée directe de soldats que les leaders absents n'avaient pu arrêter, naquit le fameux " Prikaz N° 1 " (Ordre N° 1), le seul document estimable de la Révolution de Février, la charte des libertés de l'armée révolutionnaire. Ses audacieux paragraphes donnant aux soldats une issue organisée sur une nouvelle voie, décidaient : créer dans tous les contingents de troupe des comités élus ; élire des représentants des soldats au Soviet ; dans toutes les manifestations politiques se subordonner au Soviet et à ses comités ; garder les armes sous le contrôle des comités de compagnie et de bataillon et " en aucun cas ne les remettre aux officiers " ; dans le service, la plus sévère discipline militaire ; en dehors du service, plénitude des droits civiques ; en dehors du service, le salut militaire et les titres hiérarchiques sont supprimés ; il est interdit aux officiers de traiter grossièrement les soldats, en particulier de les tutoyer, etc.

Telles étaient les déductions faites par les soldats de Pétrograd de leur participation à l'insurrection. Pouvaient-elles être différentes ? Personne n'osa résister. Au moment de l'élaboration du "Prikaz ", les leaders du Soviet étaient distraits par des soucis plus relevés : ils menaient des pourparlers avec les libéraux.

Cela leur donna la possibilité d'invoquer un alibi lorsqu'ils durent se justifier devant la bourgeoisie et le commandement.



Léon Trotsky La révolution russe T I p. 321 322

Cette lutte entre les représentants des salariés corrompus et les représentants du peuple dans le parti bolchevik eut comme enjeu principal la fin de cette guerre, l'arrêt de cette boucherie.
Il fallut attendre Octobre 17 et la victoire du Congrès national des Soviets, principal organisme démocratique, pour que la paix fut offerte aux peuples de l'Europe.
"Le gouvernement ouvrier et paysan issu de la révolution des 24 et 25 octobre, appuyé sur les Soviets... invite toutes les nations belligérantes et leurs gouvernements à ouvrir sans délai les négociations d'une juste paix démocratique, une paix immédiate sans annexions et sans contributions. "

E YAROSLAVSKI Histoire du Parti Communiste Bureau d'éditions 1931 p. 291 cité par E. Dolléans Histoire du mouvement ouvrier p. 257

"Le document se termine par un appel aux ouvriers de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne. (...) Lénine (...) escompte la révolution en Allemagne : "Si, le peuple allemand nous voit disposés à discuter toutes les offres de paix, la coupe débordera, ce sera la révolution allemande. Nous sommes disposés à le discuter toutes : cela ne veut pas dire que nous y souscrirons."



E. Dolléans Histoire du mouvement ouvrier p. 257


Il fallut les négociations de Brest Litovsk et l'invasion de l'Ouest de la Russie pour que les travailleurs allemands retrouvent leur dignité en déclenchant la révolution.



Pendant ce temps, les travailleurs français, déguisés en soldats de l'impérialisme avaient commencé à se mutiner et à se rebeller :


"On a recensé entre 30 et 40 000 mutins; dont les conseils de guerre jugèrent environ 10%. Ces derniers prononcèrent 3427 condamnations dont 554 peines de mort - mais 49 seulement furent réellement exécutées - 1381 peines graves et 1492 peines légères. (...) La répression fut incontestablement modérée"



Jean Jacques Becker "1917 L'année terrible" dans 14-18 Mourir pour la patrie Seuil Histoire 1992
Si la racaille universitaire française voit de la "modération" dans 49 assassinats, il n'en reste pas moins que plusieurs dizaines de milliers de travailleurs français furent l'honneur du pays, furent l'honneur de l'humanité toute entière, face aux bouchers du capitalisme.

D'autant qu'il apparaîtra un jour que des dizaines de milliers de soldats rebelles auront été assassinés par des balles Messimy, des "envoyés de force" ouvrir des barbelés, envoyés sous la menace des armes des gangsters galonnés, des rebelles assassinés dans le dos par des gradés assassins...
A l'"arrière de la boucherie", pendant que les capitalistes comptaient leurs billets, accumulaient des fortunes gigantesques sur le sueur et le sang du peuple, les militants syndicaux les plus courageux tentaient de faire bouger la situation.
Le premier mai 1917 vit les travailleurs civils faire honneur à leurs idéaux, en particulier la Fédération des Métaux : "La paix doit être l'oeuvre des peuples".

Cet appel fait suite à la résolution de 1915 qui avait réuni les Fédérations des Métaux, du Tonneau, des Instituteurs, des Cuirs et Peaux, de la Céramique, de la Chapellerie et des Brossier-Tabletiers.

Ce sont ces syndicalistes qui devraient apparaître au tableau d'honneur des écoles primaires de France : pas les badernes honorées par Sarkozy l'assassin des Africains.
Le véritable courage n'est jamais d'obéir. Le courage est d'agir face à son éthique, quelles que soient les conséquences. Ceux qui obéissent, qui agissent en ayant l'obéissance pour mobile ne sont que des crétins.



Les prétendus héros de Sarkozy et de toutes les badernes galonnées ne sont que de misérables crétins qui préférèrent partir sur le front tuer leurs collègues ouvriers allemands plutôt que de se révolter.



La soumission que leur avait inculqué l'école laïque et obligatoire n'est qu'un piteuse excuse.



Le relevé des grèves est, en l'occurrence, celui de l'humanité renaissante dans ce contexte proto-fasciste qui est celui de l'armée arrogante :










Année 1915 : 98 grèves



Année 1916 : 315 grèves et 41 409 grévistes



Année 1917 : 696 grèves et 293 815 grévistes



(cf Roger Picard, Les grèves et la guerre dans Dolléans)






Là se trouvait l'amorce d'un nouveau monde. Il manqua, pour autant, à la France, un groupe énergique de révolutionnaires non formois : Les Guesde comme les Jaurès étaient trop imprégnés du préjugé hiérarchique, trop imprégnés du chauvinisme pour avoir construit un véritable mouvement défaitiste : un véritable révolutionnaire a, naturellement, compris que l'armée de la bourgeoisie est une armée d'occupation : L'armée française n'est pas seulement une armée d'occupation contre les Africains; elle est aussi - et principalement - une armée d'occupation contre le peuple français lui-même. Depuis plus d'un siècle, cette armée a toujours mis les intérêts des bourgeoisies étrangères AVANT les intérêts des ouvriers français. En 1940, il fallait que Hitler passe régler leur compte aux rebelles de 1936 : l'armée française, dans sa hiérarchie, a tout fait pour que les nazis envahissent la France. La visite de la ligne Maginot par le frère du roi d'Angleterre accompagné de son conseiller pro-nazi ne fut qu'une péripétie parmi d'autres : Celui-ci accourut aussitôt rapporter au Führer les conseils de ce British fasciste.



Contre ces gangsters du capital, la seule attitude consiste à les considérer comme troupes d'occupation dont la défaite facile l'accession à la liberté.



Personne, en France, ne préconisa une telle stratégie. Les 253 voix qui votent contre la direction confédérale (et contre Merrheim) le 18 juillet 1918 n'avaient rien compris à ce qu'avait été la stratégie du parti bolchevique. Ils votent contre Jouhaux, mais pas pour la défaite des badernes fascisantes de l'armée française.(cf. Dolléans p. 276) Même au moment des grèves de 1918 -en particulier dans la Loire -, les véritables défaitistes ne furent qu'un poignée, selon J. J. Becker.




Ce fut, à l'inverse, ce qui se produisit, à vitesse accélérée en Allemagne. La défaite et la démoralisation de l'armée de Ludendorf réjouit et enthousiasma tous ceux qui souhaitaient le fin du régime prussien, la République et l'avènement d'un monde libre :




(mise en gras des passages concernant les mouvements populaires : YT )










"L'occupation de l'Ukraine n'a donné que peu de céréales aux Empires centraux ; tandis que les 22 divisions, formées de réservistes, qui étaient restées sur le front de Russie, se trouvaient en contact avec les Soviets.



Après l'échec des armées allemandes en juillet, celles-ci sont démoralisées ; nouvel échec en août : la IIe armée allemande lâche pied, les soldats allemands n'en peuvent plus. Dans ses Mémoires Ludendorf reconnaît que "des unités entières déposent les armes devant un tank... Une division fraîche, montant courageusement en ligne, est accueillie par les troupes en retraite aux cris de : Briseurs de grève !... Ils n'en ont pas encore assez de la guerre !" Le 1er octobre, c'est le général Ludendorf lui-même qui déclare que la proposition de paix du gouvernement allemand doit être immédiatement transmise de Berne à Washington : l'armée ne peut plus attendre quarante-huit heures 1* Le même jour, Hindenbourg télégraphie : " Si le prince Max de Bade est chargé ce soir, vers 7-8 heures, de former le gouvernement, je consens à attendre jusqu'au matin. Dans le cas contraire, je crois nécessaire de faire cette nuit même une déclaration aux gouvernements étrangers. " Le prince Max de Bade est nommé chancelier, avec Scheidemann pour vice-chancelier ; mais ils sont déjà dépassés par les événements. A Vienne, à Budapest, à Berlin, un peu partout en Allemagne se forment des Soviets. L'orgueil des amiraux allemands précipite le cours de la révolution. Ils donnent à la flotte l'ordre de livrer aux alliés une grande bataille qui sauvera le prestige de la marine allemande. Cet ordre provoque la révolte des équipages : les marins, organisés par des Soviets clandestins se soulèvent : du 28 octobre au 4 novembre, pour les soutenir, les ouvriers de Kiel déclarent la grève générale. Le 8 novembre, la république est proclamée à Munich et, le 9, à Berlin. C'est au président Wilson que, dès le 14 septembre, l'Autriche, disloquée, épuisée, a fait appel ; sur l'insistante pression de l'État-Major allemand, de Ludendorf et de Hindenburg, le chancelant gouvernement Max de Bade-Scheidemann a entamé des pourparlers de paix. Les Empires centraux acceptent les 14 points proclamés par le président des États-Unis en janvier 1918. Et c'est aussi vers le président Wilson que se tournent les regards des masses ouvrières, comme vers le seul homme d'Etat en qui elles peuvent placer leur espoir une paix de la justice et du droit, la paix américaine."




1. PAUL FROELICH, La révolution allemande, chap. XII, 1926.










E. Dolléans Histoire du mouvement ouvrier p. 257




Autre auteur, autre version :










"On vient d'apprendre que l'empereur d'Autriche était sur le point de signer l'armistice.



L'Allemagne n'a plus d'alliés, plus de quartier-maître général. Les troupes allemandes reculent sur tous les fronts.



Est-ce la fin ? Pas encore : les généraux alliés ne sont pas d'accord sur les clauses du désarmement. Doit-il être total, comme l'exigent Pétain et Pershing ? Ou partiel, comme l'admettent Foch et Haig ? Occupera-t-on la rive gauche du Rhin en délimitant des têtes de pont et une zone démilitarisée sur la rive droite selon la thèse de Foch ? On en discute longuement et les conditions adressées aux Allemands sont le résultat de cette négociation préalable dont les clauses engagent déjà les négociations futures de la paix.



La réponse des Alliés parvient à Berlin le 6 novembre, trois jours après la signature de l'armistice par l'Autriche. L'Allemagne entre en révolution par la mutinerie des équipages de la flotte, à Kiel. Les plénipotentiaires allemands, des militaires obscurs, ont ordre de tout accepter, sauf le désarmement général et la capitulation de l'armée, sous la responsabilité politique et civile d'Erzberger, qui portera seul le poids de la défaite. Puisque la révolution est en passe de l'emporter, le jeu des négociateurs allemands est d'avertir les Alliés qu'ils ne peuvent réduire le bolchevisme sans leur aide. Les soldats américains accepteront-ils de monter la garde aux frontières de l'Ukraine ? Faut-il retirer si vite les soldats allemands de l'Est ? Utiliser cette peur est une autre manière de jouer la carte Wilson.



L'argument des Allemands est d'obtenir les moyens de réduire le bolchevisme dans leur propre pays : ils demandent des armes et des locomotives. Le 7 novembre, ils ont franchi le ligne à Haudroy, près de La Capelle. Le 9, un courrier venu de Compiègne est arrivé à Berlin, dans une ville en proie aux manifestations spartakistes et aux grèves révolutionnaires. Toutes les cités rhénanes arborent le drapeau rouge, comme Munich et Hanovre. Les sociaux-démocrates ont envoyé un ultimatum au Kaiser pour qu' il abdique.



Max de Bade, avant d'abandonner le pouvoir au socialiste Ebert, annonce, sans l'avoir consulté, le renoncement au trône de l'empereur. Guillaume II part le 9, pour son long exil en Hollande. Le dimanche 10 novembre, le gouvernement allemand approuve les clauses du maréchal Foch. Les plénipotentiaires ont obtenu un allongement des délais, une réduction des demandes de livraison de mitrailleuses et de camions, pour permettre de lutter contre les bolchevistes.



L'armistice est signé dans le wagon de Foch à Rethondes, le lundi 11 novembre à 5 h 10 du matin. Il doit entrer en vigueur le jour même, à 11 heures, sur toute la ligne du front. La guerre est finie.




Pierre Miquel Les poilus La France sacrifiée Pocket 2000






La baderne Miquel, le raciste Miquel, veut lutter contre "les bolchevistes". Il ne se rend même pas compte qu'il utilise le vocabulaire des journaux fascistes de sa jeunesse. Né en 1930, cet imbécile qui croit à l'existence des races, des mariages "interraciaux" aurait traité le peuple allemand de "maximalistes" s'il était né 20 ans plus tôt.



C'est ce genre de raciste qui vient nous parler des champs d'honneur et autres quincailleries fascistes : quand le peuple allemand, saignés par les futurs hiérarques du nazisme, se révolte, l'imbécile Miquel voit Berlin devenir la "proie" des spartakistes et des révolutionnaires.




La continuité des assassins de la bourgeoisie, de 1914 à 2008 elle n'est réellement avouée que par certains : les hypocrites craignent que soit dévoilée la vérité.



Par chance, ce mardi 10/11/08 18:36 sur Europe 1, une auditrice - Geneviève - révèle les mobiles des assassins actuels et leurs mobiles :



"Quand on sait ce qui se passe en Afghanistan, on ne réhabilite pas des traîtres"



ose-t-elle proclamer sur l'antenne !




90 ans plus tard, les amis des assassins, les amis des vieilles ganaches, des badernes antisémites, des bigots anti-dreyfusards, assassins de la jeunesse française, de la jeunesse européenne, de la jeunesse africaine, viennent encore vomir leur haine du progrès.



"Les traîtres"
bave de mépris cette "Geneviève" patriote.


90 ans plus tard elle vient insulter les hommes courageux.



Elle a, à cela, une bonne raison : pour protéger les trafiquants d'héroïne que sont les membres du gouvernement Karzaï, les mercenaires de l'impérialisme - appelés "armée française" touchent une solde qui assure certainement, à cette patriote, son train de vie : une pareille haine ne peut raisonnablement provenir que d'un intérêt direct.




Assassins de Verdun ou assassin de Côte d'Ivoire, assassins contre les allemands, assassins contre les mutins, assassins contre les civils d'Abidjan ou de N' Djaména.... ils sont tous les mêmes :!




Insultes contre les déserteurs, contre les rebelles, contre les mutins, contre les révolutionnaires, les Sarkozy et les Darcos préparent le néo-fascisme. Le bulletin officiel porte les traces de leurs projets de dictature : l'appel d'offre pour la délation du corps enseignant, pour faire du flicage télématique, appel d'offre publié par l'imbécile Darcos nous montre la face haineuse des larbins de l'oligarchie des milliardaires de la planète.



Ce gens-là savent parfaitement que les armes qui tuent en Afghanistan serviront tôt ou tard vers la jeunesse de France, pour tuer la jeunesse de France.



Il faut donc continuer à appeler "traîtres" ceux qui ont le courage de résister et de se rebeller contre le Talon de Fer.


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