dimanche 19 octobre 2008

Facteur Krach Boum, "volatilité des marchés" et réification des rapports sociaux






Facteur Krach Boum, "volatilité des marchés" et réification des rapports sociaux

Par Yanick Toutain
(ce texte fait suite à celui publié hier :)


Le Figaro de samedi donne l'occasion de prendre connaissance de l'indic Vlx.
Cet indice mesurerait la prétendue "volatilité" des marchés.
Volatil (du latin volatilis : léger) 1. Qui se vaporise, s'évapore facilement.

Les escrocs de la Bourse qui prétendent avoir un rôle social ont besoin d'un vocabulaire spécial pour masquer leurs forfaits.
Examinons ce que dit le journaliste du Figaro (M.M.) de cette "volatilité".

"Pour faire simple, plus la variation d'un indice ou d'une action est forte dans un laps de temps réduit, plus la volatilité est importante. Cette volatilité traduit elle-même la nervosité des traders. Elle se mesure : l'indice Vlx, surnommé l'indice de la peur, évalue ce degré de nervosité pour le marché américain. Quand le Vlx est bas, les opérateurs sont peu nerveux et optimistes; quand il est très haut comme aujourd'hui, c'est que les gérants ne savent plus à quel saint se vouer."





Il est curieux de constater que ce M.M. n'ait pas constaté les conséquences réelles de la situation actuelle : le facteur Krach Boum, lui, permet d'y voir bien plus clair sur la situation.
En effet, si des boursiers avisés ont joué à la hausse pendant deux jours, puis à la baisse pendant deux jours, puis à la hausse, ils n'auront aucune raison d'être nerveux : ils auront gagné (en moyenne) 35.29 % de leur mise.
En effet, une mise de 100 millions euros - comme il est expliqué dans le texte d'hier sur le facteur krach Boum - vaudrait maintenant 135,29 millions d'euros.
Cette psychologisation de la réalité est le directe pendant de la réification des rapports sociaux par les capitalistes.
L'existence de patrons et de salariés serait inscrite dans le roc, elle serait une donnée éternelle.
Par contre, quand il s'agit de la notion d'"utilité", ils confondent continuellement la perception psychologique de cette utilité et l'utilité réelle (quantifiable, mesurable) d'un bien ou d'un service.
Cette confusion est purement idéologique.

De même, ici, ils refusent de voir que l'augmentation de l'ampleur des zigzags ne reflète pas la peur : la peur aurait pour conséquence une accélération subite des ventes et donc un écroulement des cours.
Ces amplifications des hauts et des bas a pour cause une augmentation gigantesque de l'avidité des capitalistes.

Certains sont en train d'accumuler des milliards !

Pour qu'il y ait hausse, il faut bien que quelqu'un achète.
Et pour qu'il y ait baisse subite, puis s'arrêtant soudainement - comme ce qui s'est passé de jeudi à vendredi, cela implique que suffisamment de boursiers cessent de vendre pour racheter : l'accès aux archives que nous donnera la révolution nous permettra sans doute de vérifier que les escrocs baissiers de mercredi et jeudi qui ont fait baissé le CAC 40 de 6.82 % puis de 5.92 %, ont certainement soldé leur compte pour déboucler leur position le vendredi.
Et les cours du vendredi sont repartis à la hausse.

Ce n'est donc pas une nervosité que mesure l'ampleur de hauts bas, c'est l'ampleur du vol.

Le fameux M.M. apologiste du marché du Figaro poursuit :

"Sachant que la volatilité est toujours plus forte lorsque les marchés baissent, car alors "tout le monde a peur, chacun veut couvrir son portefeuille", résume un intervenant. La violence actuelle des "retournements de tendance" à la hausse comme à la baisse au fil des séances exprime un immense désarroi"

Versons des larmes, amis égalitaristes !!!

"Les actions chutent parce que l'économie ralentit, mais surtout parce que la panique ambiante pousse les investisseurs à récupérer leur mise."


"récupérer leur mise." ? Quel mensonge ! La bulle boursière qui éclate prouve que ces voleurs ont gagné bien plus que leur mise et que ces vautours ont aspiré l'économie réelle, ont aspiré la plus-value du Tiers-Monde.

"Les gérants doivent se procurer des liquidités à tout prix, certains débouclent des positions en catastrophe. Peu importe la valorisation des actions."

Ca, c'est fort de café : ils "débouclent des positions".
Il faut savoir que c'est précisément ce que sont amenés à faire les escrocs qui jouent la baisse : en effet, lors d'un retournement subi de conjecture, une montée subite, le charlatan qui espérait racheter à bas prix les actions qu'il avait vendues à découvert peut se retrouver contraint de le faire à toute vitesse. En effet, son crédit, basé sur la valeur momentanée des actions qu'il doit, peut se retrouver réduit instantanément, et les banques prêteuses peuvent lui demander de "déboucler sa position". Ce qui le force à racheter instantanément pour livrer son acheteur et donc pour couvrir son découvert bancaire en récupérant du liquide.
Et il doit racheter même si la valeur des actions est devenue plus élevée que le prix auquel il les a vendues à celui qui en attend la livraison.
Ce sont des manœuvres d'escrocs que le M. M. est en train de révéler sans le préciser.

"Pour l'instant, une éclaircie, un accord international, laissent espérer que le matraquage est terminé et il provoque des rachats à bon compte, tout aussi violents et désordonnés."






Il nous décrit maintenant des haussiers qui se goinfrent d'actions dont ils espèrent voir augmenter rapidement la valeur. Pour cela, ces haussiers empruntent des sommes énormes qu'ils comptent rembourser grâce à la valorisation accélérée des actions qu'ils considèrent dépréciées.
Il suffit que la dégringolade recommence et ceux-là aussi se retrouvent le bec dans l'eau !

"Certains opérateurs ne jouent plus sur les actions, mais sur leur volatilité. Mais comme sur les actions, les paris ne sont pas toujours gagnants."

On est arrivé là au summum du délire !

Imaginez un casino.
Et sur la plage d'à côté, une bande de crétins ne mise plus sur les résultats de la roulette. Ils misent - pour prendre un exemple - sur les résultats que va obtenir tel ou tel joueur. Ou bien encore, ils vont miser sur les écarts de fortune que va subir tel ou tel joueur.
Ou sur des suites de tirages.
Ils trouvent des gogos (leurs jumeaux) pour miser sur de tels paris imbéciles.

Puis, pour continuer à accroître le niveau du délire de ces gens là, d'autres crétins vont arriver à leur tour, ils vont s'installer sur la falaise et, tels de nouveaux parasites, ils vont faire des paris sur les résultats de l'activité des crétins de la plage.

Voilà : ce sont les produits dérivés !

Vous avez tout compris.

Un cousin éthiopien sur six risque de mourir.
Le secrétaire de la FAO Jacques Diouf n'a pas encore trouvé le courage de hurler et de démissionner en exigeant le départ immédiat des troupes impérialistes d'Afrique.
Il n'a pas trouvé le courage d'exiger que les marchandises africaines soient vendues à leur juste prix.
Il n'a pas trouvé le courage d'exiger que les taxes carbones soient basées sur la vente de droits à polluer par ceux possèdent ces droits : les Africains qui ne polluent pas et donc qui ne consomment pas leur rationnement carbone égal.

Mais le casino continue.

Des abrutis comme Sarkozy trouvent des fonds, trouvent 360 milliards à fournir aux escrocs.
Il leur achète des airbags pour les motiver à prendre toujours plus de risques !!!

Des corrompus comme Obama, sponsorisé par la banque américaine et soutenu par l'innovoisie d'Hollywood trouvent des 700 milliards de dollars pour continuer le Rapido.

Et la Terre du Sud s'approche de la plus grande catastrophe que l'humanité ait connu : un milliard de nos cousins sont au bord du gouffre !

Le facteur Krach Boum n'est pas un facteur psychologique.
Il mesure la rapacité.
Il mesure ce qu'un boursier peut gagner en une semaine en jouant la hausse et la baisse.

Il n'est en aucune façon un indice psychologique.

Ou alors si.
Il mesure l'indice d'inhumanité auquel sont parvenus les capitalistes, leurs larbins économiques et politiques et leurs valets des médias.


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Sur le facteur Krach Boum, lire aussi :

35% cette semaine : Le facteur Krach Boum (1,35) ou comment saboter l'économie mondiale pour un profit maximal.

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