mardi 5 août 2008

Rwanda, Un génocide français (un livre de Medhi Ba) extraits

les extraits suivants proviennent du livre et sont ceux affichés dans le clip "Fans de la crapule"
Bravo à Medhi Ba


En vertu d'un accord de coopération militaire signé par Valéry Giscard d'Estaing en 1975, la France mitterrandienne accorde, à l'aube des années 1990, un soutien conséquent au régime dictatorial rwandais mis à mal par l'offensive des Inkontanyi.








En octobre 1990, suite à un simple coup de téléphone de Juvénal Habyarimana à Jean-Christophe Mitterrand, alors responsable de la cellule africaine du 2, rue de l'Élysée, Paris décide l'envoi de quelques centaines de parachutistes pour venir en aide au président rwandais en péril.






Selon le quotidien Libération, c'est un militaire de la DGSE qui pilonne en hélicoptère une colonne avancée du FPR et casse la première offensive rebelle.








C'est d'ailleurs un ancien de ce service, le colonel Thibaut qui sera le conseiller militaire du général-président Habyarimana de 1990 à la fin 1993, durant toute la période de l'engagement militaire français contre le FPR.







Au début de l'année 1992, il reçoit l'appui du lieutenant- colonel Chollet, détaché par le ministère français de la Défense en tant que conseiller "pour l'organisation de la défense et le fonctionnement de l'institution militaire" auprès du même Habyarimana.







En d'autres termes, c'est un militaire français qui exerce alors le commandement opérationnel de l'armée rwandaise.






En février 1993, lors d'une nouvelle attaque du Front patriotique, des soldats sont envoyés par Paris sous le prétexte - comme en 1990 - de protéger les ressortissants français présents au Rwanda :









680 militaires sont dépêchés pour assurer la protection de ... 400 civils.







En réalité, leur mission est double et ces bataillons d'élite prendront part aux combats, empêchant le FPR d'atteindre Kigali.







Dépassés par l'importance du soutien français aux Forces armées rwandaises (FAR), les rebelles se voient stoppés aux portes de la capitale.




En intervenant aussi directement dans les combats, l'armée française contribuera à modifier le cours de l'histoire rwandaise en maintenant artificiellement au pouvoir une clique aux ambitions génocidaires.








Forts de ce soutien, apparemment indéfectible, les Hutu extrémistes renforcent, dès l'offensive rebelle d'octobre 1990, l'assise politico-ethnique de leur régime.







De 1990 à 1994, des massacres de Tutsi ont lieu dans la plus totale impunité.








Des opposants politiques sont arrêtés ou disparaissent.








Grâce au soutien financier et logistique de la France, les effectifs des FAR passent, en quelques années, de 5000 à près de 40 000 hommes.







Durant l'année qui précède le génocide, les signes annonciateurs de la "solution finale" préconisée par l'Akazu, le cercle des extrémistes hutu proches de la famille Habyarimana, se multiplient.






Un rapport réalisé en 1993 par une commission d'enquête réunissant la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'organisation américaine Human Rights Watch Africa dévoile la dérive génocidaire du gouvernement de Kigali.





"La passivité et la complaisance" de la France dans la consolidation de ce régime d'apartheid sont soulignés par les rapporteurs, lesquels étayent leurs conclusions par un témoignage émanant d'un certain Janvier Afrika, un tueur repenti qui travaillait "directement pour la présidence".








"Deux militaires français entraînaient les Interahamwe.






Les Français nous ont appris comment attraper les gens et comment les attacher.







Des Français se trouvaient également au "fichier central", au centre de Kigali, où se déroulaient des séances de torture..."







Medhi Ba :
UN GÉNOCIDE FRANÇAIS 1997
Éditions l'esprit frappeur. Pages 13-15



























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